Lors de son voyage en Belgique en septembre dernier, le pape François a proclamé le début du processus de béatification du roi Baudouin Ier, mettant en lumière la profondeur de sa foi et son refus de ratifier la loi sur l’avortement en 1992. Toutefois, le règne du roi Baudouin est également indissociable de l’indépendance du Congo en 1960, un tournant historique marqué par un discours royal souvent critiqué pour son incapacité à reconnaître les abus infligés durant la colonisation belge.
Cette annonce a suscité de vives réactions au sein de l’Église catholique de la République démocratique du Congo ainsi que dans certaines sphères politiques. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, a exprimé ses réserves quant à une béatification hâtive de Baudouin Ier (1930-1993), évoquant une “tâche noire” liée à son rôle présumé dans l’assassinat de Patrice Lumumba, le premier Premier ministre congolais.
Devant la Congrégation pour les causes des saints au Vatican, le prélat congolais a plaidé en faveur d’une enquête rigoureuse pour éclaircir cet épisode tumultueux de l’histoire. Tout en reconnaissant que la vie de Baudouin pouvait comporter des aspects vertueux, Ambongo a souligné que “ce dossier que nous pourrions qualifier de tâche noire” nécessitait un examen minutieux avant toute avancée vers la béatification.