Prévue pour ce mercredi 9 octobre, l’inhumation de la trentaine des corps repêchés des eaux du lac Kivu, après le naufrage du bateau MV Merveilles de Dieu (MERDI), le 3 octobre dernier, est perturbée à Goma. À la base, des manifestations des membres dont les corps n'ont pas encore été retrouvés. Ils s'opposent ainsi à l’inhumation, annoncée pour ce mercredi par les autorités, de 34 corps déjà tirés des eaux. Selon nos sources, ces derniers devaient être inhumés, les uns au cimetière Makao, dans le territoire de Nyiragongo, pour ceux de Goma et environs, et les autres à Minova et Bweremana, pour ceux du Sud-Kivu.
Les manifestants ont ainsi érigé des barricades sur la chaussée, devant la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, bloquant ainsi tout passage sur la route nationale numéro 2 (RN2), sur son axe Goma-Sake. C'est à la surprise des membres des familles dont les corps ont déjà été retrouvés et qui étaient déjà rassemblés devant la morgue pour récupérer les leurs.
« Nous avons besoin de nos frères et sœurs disparus. On ne peut pas se permettre d’aller entrer les 30 corps repêchés sans retrouver les centaines de nôtres qui sont encore sous l'eau. Les autorités doivent vite intervenir. On a tant souffert. On ne peut pas mourir par des balles des rebelles du M23 et même d'autres hommes en tenue, on meurt de la famine dans des camps des déplacés et aujourd’hui mourir dans le lac. C’est inacceptable », lâche un des manifestants.
Pour l’instant, une vive tension est vécue à la morgue, en attendant l’intervention imminente des forces de défense et de sécurité ainsi que des autorités afin de rétablir l'ordre et de trouver solution à ce problème.
Le bilan provisoire de ce drame, communiqué par les autorités venues de Kinshasa pour appuyer les efforts de celles de deux provinces touchées, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu), fait état d'au moins 34 corps repêchés, 80 rescapés, plusieurs dizaines des disparus ainsi que des marchandises. Des efforts pour tenter de récupérer l’épave du bateau localisé à au moins 200 mètres sous l'eau n'ont pas abouti jusque-là mais « les recherches se poursuivent », rassurent les autorités.
Jonathan Kombi, à Goma