RDC : des journalistes et des leaders communautaires formés à la lutte contre la désinformation à Bukavu

Photo
Formation des journalistes

Au total, 180 personnes, dont des journalistes et des leaders communautaires répartis dans les villes de Goma, Bukavu et Bunia, ont bénéficié d'une formation sur la lutte contre la désinformation et la mésinformation.

Cette formation, facilitée par la Fondation Hirondelle et soutenue par l'Union européenne dans le cadre du projet « Surveiller les flux d'information et renforcer les capacités du secteur médiatique pour faire face à la dé/mésinformation et aux discours de haine en République démocratique du Congo », vise à ce que les participants mobilisent et guident à leur tour d'autres acteurs.

Esras Tsongo, analyste des informations à la Fondation Hirondelle, a présenté la désinformation et la mésinformation comme un grand danger pour les communautés, recommandant aux journalistes et aux leaders d'opinion de toujours procéder à une contre-vérification.

« Je recommande aux journalistes de faire une vérification rigoureuse des faits (fact-checking) avant de publier une information. Il est crucial de vérifier les faits en croisant les sources indépendantes. Nous leur avons appris à utiliser des outils numériques pour rester à jour sur les nouvelles techniques de désinformation dans les régions touchées par la guerre. La province du Sud-Kivu étant particulièrement affectée, il est important que les journalistes contribuent à la cohésion sociale en produisant un contenu de qualité et vérifié », a-t-il déclaré.

Il a ajouté :

« Nous espérons qu'après cette formation, les journalistes formeront à leur tour leur rédaction sur les dangers de la désinformation et leur apprendront à repérer les fausses nouvelles. Cela pourrait inclure la création d'émissions dédiées ou la diffusion de messages sur les réseaux sociaux. Il est crucial de promouvoir une déontologie stricte pour que les journalistes s'en tiennent à des pratiques transparentes et professionnelles, notamment en refusant de propager des rumeurs non vérifiées. »

La guerre et les conflits au sein des différentes communautés sont, entre autres, à l'origine de nombreuses fausses informations.

« Par exemple, ici à Bukavu, le conflit entre les Shi et les Regas conduit certains à dire des choses pour nuire aux autres. En vérifiant chaque information avant de la diffuser et en sensibilisant mon entourage à l'esprit critique de vérification, je vais contribuer à la paix et à la tranquillité dans notre communauté », a expliqué Danniella Evi, blogueuse à Bukavu.

L’Est de la République Démocratique du Congo traverse une période de crise sécuritaire caractérisée par la circulation de fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux. Lors de son récent séjour dans cette partie du pays, Jean-Pierre Lacroix a appelé à la consolidation des mécanismes de lutte contre la désinformation, l'un des principaux obstacles aux opérations de maintien de la paix en RDC.

Yvonne Kapinga