En prévision de la journée internationale de la paix célébrée chaque 21 septembre, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations-Unies chargé du maintien de la paix a procédé mardi à Kinshasa à l'inauguration d’une fresque contre la désinformation. L'œuvre a été réalisée par Prisca Tankwey, artiste visuelle, assistante des cours et cheffe du département de peinture à l’Académie des Beaux-Arts.
"Depuis toujours l'art accompagne la société par des messages que font passer les artistes. Cette peinture murale relate les faits autour de la désinformation et rejoint le thème de la Monusco qui aborde la désinformation comme fléau qui mine la paix. Sur cette représentation, on retrouve des personnes englouties dans des fausses informations et qui cherchent à se libérer par la quête de la bonne information. Nous avons travaillé pendant 4 jours avec une équipe d’assistants. J'ai beaucoup de respect pour les personnes qui m'ont accompagné dans la réalisation de cette œuvre", a expliqué Prisca Tankwey, dans son intervention en présence des personnalités de l'ONU, cadres et étudiants de l'académie des Beaux-Arts.
Le numéro 2 de l'ONU estime essentielle la contribution des artistes dans la promotion de la paix.
"Le rôle que les artistes, que les créateurs peuvent, doivent jouer dans ces efforts est fondamental. Cette fresque est remarquable à la fois pour ce qu'elle est mais aussi la manière dont elle a été faite en si peu des jours. C'est une œuvre qui s'inscrit dans une longue tradition de promotion de la paix et de communication à travers l'expression artistique, des implications de la guerre, de la valeur de la paix et des efforts qui sont nécessaires pour la construire. C'est une contribution des artistes dont tous les acteurs de paix ont besoin et vous faites un travail qui reflète toutes les valeurs des Nations-Unies", a indiqué Jean-Pierre Lacroix.
Il a également saisi l’occasion pour lancer la campagne pour la journée internationale de la paix célébrée le 21 septembre de chaque année. “Cette année, au-delà de la Monusco, toutes nos autres missions de maintien de la paix, encourageront la réalisation d'œuvres d'arts pour promouvoir et propager ce message essentiel de culture de paix. J'espère sincèrement que cette œuvre contribuera à attirer l'attention de tous et toutes dans l'adhésion à cet objectif et utilement à l'avènement d'une paix durable en République Démocratique du Congo."
Par ailleurs, le professeur Henri Kalama Akulez, Directeur Général de l'Académie des Beaux-Arts affirme qu'il était temps d'essayer avec les arts pour panser les plaies de l’histoire.
"Les efforts politiques dont la bonne gouvernance, démocratie, les droits humains sont aussi importants que les mesures concrètes, structurelles dans la mesure où ces efforts et mesures ne s'activent pas à panser les plaies de l'histoire. Il faudrait ainsi panser avec les Arts comme faisant partie des efforts pour la construction de la paix. Les arts constituent les vecteurs par excellence du message et l'expression du peuple dans leur rêve de paix. La fresque réalisée par l'artiste Prisca Tankwey accompagnée des jeunes étudiants est un exemple éloquent qui met en exergue la nécessité d'une bonne communication, d'une bonne information pour construire la paix en cette période des réseaux sociaux où il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux", a-t-il souligné.
Il faut noter que le thème retenu pour cette année est: "Promouvoir une culture de paix". Cette année marque également le 25e anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de la paix.
Clément MUAMBA