Dans les rues animées de la ville de Kinshasa, les vendeurs ambulants s'imposent comme des figures familières, offrant une diversité de produits allant de la nourriture de rue aux articles artisanaux. Leur capacité à s'adapter aux besoins des consommateurs et à créer un lien direct avec ces derniers fait d'eux des entrepreneurs résilients.
Cependant, cette activité n'est pas sans complications. Entre la nécessité de se conformer aux réglementations locales et la lutte pour une reconnaissance légitime, ces commerçants de rue naviguent dans un environnement complexe. Les vendeurs ambulants, souvent perçus comme des acteurs de l'économie informelle, jouent un rôle essentiel dans le paysage urbain.
Dans les rues de la capitale congolaise, on croise des visages fatigués mais déterminés. Mathias, vendeur de chips et bananes plantains explique que « chaque jour est une bataille. Je me lève à l’aube pour préparer mes plats, mais la concurrence est rude ».
Leur présence répond à une demande croissante de produits accessibles et variés, mais elle soulève également des questions de régulation et de coexistence avec le commerce établi.
De son côté, Niclette, qui vend des bijoux artisanaux, rêve un jour d’ouvrir sa propre boutique. « Mais pour l’instant, je dois jongler entre les contrôles et les amendes ». Certains clients ne pouvant pas se déplacer pour le super marché se permettent de s’offrir des articles de vendeurs ambulants, d’autres le font pour leur donner du sourire.
« Je suis ravi de voir de plus en plus de clients apprécier la fraîcheur de mes produits. Les gens cherchent des alternatives saines, et mes fruits sont toujours bio et locaux. Ça fait plaisir de partager ma passion pour la nutrition avec ma clientèle, je fus une nutritionniste », explique Marie Ndaya, vendeuse de fruits.
Certains vendeurs disent choisir la rue, pas par plaisir mais ils n’ont nulle part où étaler leurs articles. Bien qu’il y ait des risques en traversant de gauche à droite pour répondre aux besoins des clients, et également, c’est un moyen de ne pas devoir payer les taxes exigées par l’Etat.
Célestin, vendeur de produits de beauté, réussit à joindre les deux bouts du mois et scolariser ses enfants grâce à ce métier.
« Nous offrons une nouvelle vie à nos mamans de la ville, car elle bénéficie de nos produits pour se faire belle, sans nous les vendeurs ambulants, la vie serait compliquée pour les personnes ne pouvant sortir de leurs voitures. Cela m’évite aussi de payer les taxes. Mes enfants étudient dans de bonnes écoles avec mon commerce et j’en suis fier », a-t-il dit.
En somme, les vendeurs ambulants représentent à la fois une réponse à des besoins économiques et une source de dynamisme culturel dans de grandes villes. Leur avenir dépendra d'un équilibre délicat entre régulation et soutien institutionnel, permettant de valoriser leur contribution tout en assurant un cadre de travail équitable. La reconnaissance de leur rôle pourrait ainsi transformer ces acteurs de l'informel en véritables piliers du commerce local.
Dodo Mbimba, stagiaire UNIKIN