MPox : Le BCNUDH s'inquiète de la situation au Centre Pénitentiaire de Kinshasa (CPRK)

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Prison centrale de Makala. Ph. Droits tiers.

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a exprimé sa vive préoccupation face aux récents événements survenus au Centre pénitentiaire et de réinsertion de Kinshasa (CPRK). Dans la nuit du 2 septembre 2024, une tentative d'évasion a viré au drame, causant la mort de 129 détenus, dont 24 par balles, selon un bilan provisoire communiqué par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur. Parmi les victimes, 59 blessés sont actuellement pris en charge par les autorités, et plusieurs détenues ont également été victimes de viols.

Le BCNUDH rappelle que le CPRK, conçu pour accueillir 1 500 personnes, hébergeait plus de 15 000 détenus avant ces incidents tragiques, soulignant ainsi le problème de surpopulation carcérale chronique en République démocratique du Congo. Le bureau présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH assure le suivi des conditions de détention et soutient les autorités nationales dans leurs efforts pour améliorer le système pénitentiaire. Le bureau avait déjà publié en 2022 un rapport sur la prévention de la torture en RDC, formulant des recommandations clés pour répondre aux défis du système pénitentiaire.

Le BCNUDH salue l’ouverture d’une enquête par les autorités et insiste sur la nécessité d’une investigation rapide, transparente et impartiale. Le bureau appelle à ce que les auteurs des crimes et violations des droits humains soient traduits en justice, quelles que soient leurs fonctions, et se dit prêt à fournir toute l’assistance nécessaire si elle est demandée par les autorités judiciaires.

Face à l’épidémie de MPox qui sévit actuellement en RDC, le BCNUDH invite également les autorités à prendre des mesures pour réduire le risque de propagation de la maladie au sein du CPRK et dans d'autres lieux de détention à travers le pays.

Le BCNUDH encourage enfin le gouvernement à concrétiser son intention de réhabiliter les infrastructures judiciaires et pénitentiaires, en améliorant notamment la séparation des détenus par sexe et groupe d’âge pour prévenir les violences sexuelles en milieu carcéral. Le bureau se dit disposé à soutenir ces efforts pour assurer des conditions de détention dignes en RDC.