Le Congo n’est pas à vendre (CNPAV), un regroupement d'organisations nationales et internationales engagées dans la lutte contre la corruption, salue les faits de corruption établis par une enquête menée par la Suisse sur les trois transactions minières de Glencore en République Démocratique du Congo.
Lors d’une conférence de presse tenue vendredi 23 août, le CNPAV appelé le gouvernement congolais à mettre fin à l'accord de 2022 avec Dan Gertler et à demander, avant toute levée des sanctions, un audit indépendant général de toutes les affaires de Dan Gertler. Le CNPAV demande également d'entrer en contact immédiatement avec les autorités suisses pour obtenir toutes les preuves de la corruption de Dan Gertler en RDC.
Au cours des échanges, le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) a révélé qu’à la suite de plusieurs rapports indépendants, il a été démontré que Dan Gertler, grâce à ses liens avec l’ancien président Kabila et à la corruption, a non seulement fait perdre à la RDC des centaines de millions de dollars, mais continue encore aujourd'hui à percevoir plus de 200 000 $ par jour au détriment du peuple congolais.
« Si nous revenons aujourd’hui, c’est parce qu’il y a un nouvel élément qui confirme ce que le Congo n’est pas à vendre a toujours dit depuis plusieurs années : que les transactions minières ont été basées sur la corruption. Et cela vient d’être confirmé par un jugement rendu par les juridictions suisses, qui reconnaissent que Glencore n'a pas pu empêcher la corruption dans les transactions entre Dan Gertler et la Gécamines, transactions dans lesquelles Glencore était partenaire. C'est une manière de reconnaître que c'était illicite, c'était illégal. Et si aujourd'hui, nous avons cette preuve de corruption, le gouvernement doit prendre ses responsabilités : cesser de négocier avec Dan Gertler et lui demander de restituer, sans condition, les actifs et les royalties qu'il a acquis dans des conditions illégales », a déclaré Jimmy Munguriek, membre du CNPAV.
Il a ajouté : « Les royalties ont commencé en 2011, lorsque la Gécamines les avait vendus dans ce contexte de corruption pour moins de 200 millions de dollars. Ces mêmes actifs ont été revendus à Glencore par Dan Gertler en 2017 pour plus de 900 millions de dollars. Cela avait déjà attiré l’attention de l’opinion publique, ce qui a conduit à la mise sous sanction de Dan Gertler par les États-Unis. Le gouvernement doit annuler l’accord qu’il a signé avec Dan Gertler en 2022. Ensuite, il doit mener des enquêtes pour arrêter tous les complices de cette transaction et les traduire en justice. Enfin, il doit rétablir les droits de la nation congolaise en restituant au peuple les royalties et les actifs obtenus dans des circonstances de corruption ».
Par ailleurs, le CNPAV invite les États-Unis à maintenir les sanctions jusqu’à ce que Dan Gertler restitue gratuitement aux Congolais ses royalties et actifs, sans condition.
La Suisse a rendu publics les résultats de son enquête le 5 août dernier. La justice suisse condamne Glencore pour ne pas avoir empêché la corruption de Dan Gertler, son partenaire en RDC, et lui a demandé de payer 152 millions de dollars pour avoir bénéficié de cette corruption.
Pour rappel, en 2022, la RDC a signé un accord avec Dan Gertler, lui garantissant l'impunité et s'engageant à l'aider à lever les sanctions en échange de la restitution d'une partie de ses actifs. Le contenu de cet accord, qui comprend l’utilisation de ces fonds, reste confidentiel à ce jour, et le pays a reçu de Glencore 180 millions de dollars américains.
Grâce GUKA