TP Mazembe : quel avenir en l'absence de Likonza, Beya, Mondeko et Kizumbi ?

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Le TP Mazembe

Entre départs massifs et recrutements timorés, le TP Mazembe prépare sa nouvelle saison en toute discrétion dans son centre de Futuka. Le club lushois, qui a officiellement enregistré les arrivées de Dieu Béni Ndongala et Abdallah Radjabu pour trois ans, s’est surtout vidé de sa colonne vertébrale. Glody Likonza, Kevin Mondeko, Joël Beya et Philippe Kizumbi ont quitté le nid des Corbeaux. Les colosses de ces cinq dernières années ont pris la direction du nord de l’Afrique pour un nouveau challenge : USM Alger pour Kevin et Glody, AS FAR de Rabat pour Joël et Philippe Kizumbi au Club Africain. Pour quel impact ? Décryptage. 

C’est la fin d’une ère et d’une génération au sein du TP Mazembe. Au sortir d’une saison éléphantesque, Glody Likonza, Kevin Mondeko, Joël Beya et Philippe Kizumbi  auront été les pièces maîtresses du puzzle de la dénomination et renaissance tant sur le plan national que continental. Champion du Congo et demi-finaliste de C1, la jeunesse des Corbeaux a été menée à bon port  par ceux qui représentaient la longévité, l’expérience et la maturité du groupe. Mondeko, le capitaine ; Likonza, premier vice-capitaine ; Beya, deuxième vice-capitaine,  ont été ces catalyseurs sur et en dehors du terrain du navire à Lamine N’diaye. 

Le coach Franco-sénégalais aura misé sur ces deux briscards pour insuffler les nouvelles heures de Mazembe. Exemplaires, étaient-ils pour des gars comme  Fily Traoré, Oscar Kabwit, Magloire Kalonji…Bref,  les plus jeunes de la bande ont appris à côté d’eux le goût et la rage de vaincre. Les indicateurs en chiffres sont plus que visibles.  La saison 2023 - 2024  sera pour eux l’exercice au cours duquel ils ont repris leurs marques et marqué indélébilement de leurs empreintes dans le plaque bande Lushoise.

Likonza, bonifié

L’heure était plus que jamais à sa résurrection après trois saisons de galère et turbulence marquée par la blessure des ligaments croisés du genou gauche en octobre 2020. En perte, l’ancien compagnon de Muleka a repris ses sensations d’antan. Glody Likonza était ce facteur X sur qui tous les espoirs offensifs reposaient. Il se montrait à la fois organisateur et finisseur dans son rôle en pointe de fixation, derrière Traoré.   Le cantonnier a terminé la saison 2023-2024 en taille patron : deuxième buteur de Mazembe toutes compétitions confondues  avec 12 buts, et meilleur passeur du club avec ses 8 offrandes. Omniprésent, il a endossé la veste du joueur avec plus d’apparitions, un total de 37 titularisations sur 44 matchs. Ses meilleurs chiffres depuis ses débuts en pro,  Glody tient à cet effet, sa saison référence de ses 8 années passées dans la capitale cuprifère. 

Beya, le ressuscité !

Joël Beya n’était pas passé inaperçu. Tout comme Likonza, lui aussi a retrouvé ses repères contre vents et marées. L’homme qui incarnait l’après Jackson a mis 3 ans pour déployer ses ailes dans les hauteurs tel un corbeau et endosser, enfin, les galons de la responsabilité qui était sienne. Polyvalent et agile, Beya était cet atout indispensable et indissociable sur le front de l’attaque. D’ailleurs, il a évolué plus trop excentré que dans l’axe, sa position initiale. Il se montrait mur dans ses prises d’initiatives, ses appels et contre appels entre les espaces ; et derrière le dos de la défense. 

Lamine N’diaye a fait de lui sa coqueluche. Buteurs et passeurs, l’ancien de Don Bosco a refait sa spécial moult reprises : se pointant au terme de la saison à la 3è place dans le tableau des buteurs et passeurs du club grâce à ses 9 pions et 5 passes décisives toutes compétitions confondues. 

Mondeko, plus mature que jamais !

Capitaine, Mondeko a conduit l’arrière garde des Corbeaux en toute maîtrise. Rigueur, solidité, tranquillité et agressivité étaient son maître mot pour construire un tour infranchissable aux côtés de Magloire Ntambwe. Il est parti de Mazembe tout comme Likonza, libres avec des chiffres et des prestations et un leadership qui restent à travers la gorge. Leurs remplacements en plus de celui de Beya, dont le départ est consenti à l’amiable, constituent un vrai casse-tête pour Lamine et un grand fossé dans le collectif qu’il a tenté de reconstruire. 

Kizumbi, l’indispensable ? 

Roi des passeurs : 9, Philippe Béni Kizumbi était le dépositaire de caviar. Sur le flanc droit, Kizumbi allumait les brèches  avec ses percussions extérieures, sa patte gauche tranchante avait une chirurgicalité dans ses  centres à hauteur, mis hauteur à ral-sol qui trouvaient Traoré régulièrement. Ces offrandes à la conclusion ont contribué au vaste succès des Corbeaux. Parti de Mazembe sous les feux  de la controverse, il a enfin signé au club africain pour trois saisons hier. Il aura pour entraîneur David Bettoni, ancien assistant de Zinedine Zidane. Un départ qui aura ses effets au vu de ce que valait Kizumbi. Même si l’indispensable dans le foot est loin d’être une vérité absolue.

Lamine fait face à un fait accompli. Il pourra composer avec Magloire Ntambwe et Mamhadou Zon dans l’axe ou Jackson Atibu Rajabu. Le vide Likonza dans l’entre jeu, pourra tant soit peu être couvert Zemanga Soze. C’est l’heure ou jamais pour le congolais. Beya, son départ par contre laisse un boulevard à Oscar Kabwit, à Obed Mayamba (ancien de Vclub dont le contrat reste à signer et officialiser), ou encore à Cheik Oumar Fofana (meilleur buteur de Mazembe en C1 avec 4 buts) de se faire une santé. Sur le terrain, Mazembe a fait tomber le samedi 10 août pour ses deux premiers matchs de fixation Maillet (5-0) et les Eagles de Joli site (3-0). 

Jenovic Lumbuenadio