Le décompte macabre se poursuit au village Kinsele, après l'attaque des miliciens Mobondo samedi 14 juillet, contre la position de l'armée, sur la RN 17. D'après des sources militaires, au moins 120 corps sans vie ont été sortis de la forêt jusqu'à ce jour et inhumés. Elles précisent que dans le rang de l’armée, seulement 9 soldats ont été tués. Actuellement, un calme précaire règne dans la région depuis les dernières émeutes.
Qu'est-ce qui justifie les effectifs toujours élevés des miliciens Mobondo malgré les opérations militaires ? Le chef du village Kimomo, Stany Libie l’explique par le recrutement des jeunes par les miliciens. Il invite le gouvernement à revoir son approche de résolution de cette crise sécuritaire, en privilégiant le rétablissement de l’autorité de l’Etat.
"S'ils demeurent en grand nombre, c'est parce qu'ils continuent à recruter. Nous constatons que beaucoup de jeunes gens ont trouvé que c'est un business à faire. Raison pour laquelle quand on tue, il y en a d'autres qui continuent", a déclaré à ACTUALITE.CD, ce chef local.
Et d'ajouter:
"On a enterré la hache de la guerre devant le Chef de l'État mais là on voit qu'ils continuent à opérer jusqu'au point de venir attaquer les militaires dans leurs positions. Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. Mener des actions de grande envergure pour restaurer l'autorité de l'État serait l'une des voix les plus solides".
La résurgence du phénomène Mobondo s'est fait sentir le jeudi 12 juillet. Les miliciens ont été mis en déroute par les FARDC qui avaient repoussé l'attaque. Deux jours après, une nouvelle incursion a été stoppée, faisant plus de 100 morts au village Kinsele sur la RN 17.
Jonathan Mesa, à Bandundu