RDC : la VSV demande aux autorités congolaises d'humaniser les conditions de détention dans les milieux carcéraux

Photo d'illustration
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Les vidéos récemment publiées par le journaliste Stanys Bujakera, montrant les conditions infrahumaines dans lesquelles les détenus vivent à la prison centrale de Makala à Kinshasa, continuent de susciter des réactions. 

Lire et regarder: RDC : nouvelles vidéos choquantes de l’intérieur de la prison de Makala

Dans un communiqué de presse, la Voix de Sans Voix pour les droits de l'homme (VSV) qui se dit «profondément choquée», demande aux autorités congolaises d'humaniser les conditions de détention dans tous les milieux carcéraux.

«Ces conditions inhumaines de détention qui ont fait l’objet de la publication d’une vidéo, vendredi 19 juillet 2024, par un ancien détenu en l’occurrence le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala sur son compte X ont non seulement choqué mais aussi bouleversé toute conscience humaine...la VSV interpelle-t-elle les autorités congolaises et les invite à tout mettre en œuvre pour humaniser impérativement les conditions de détention dans tous les milieux carcéraux en RDCongo», a dit la VSV.

Elle demande aux autorités congolaises de « mettre à la disposition des Responsables pénitentiaires les moyens nécessaires pour garantir de bonnes conditions de détention notamment la construction et ou la réhabilitation des infrastructures pénitentiaires, l’accès aux soins médicaux, à une bonne alimentation, à l’eau potable».

L’ONG indique que les conditions auxquelles sont soumis les détenus à Makala violent le droit à la vie et les règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus.

«En effet, cette vidéo prise à l’intérieur de la prison centrale de Makala montre des détenus entassés les uns sur les autres dans de petites pièces, dans des couloirs, des toilettes ou dans des douches pour se coucher ou s’assoir par manque d’espace suite à la surpopulation, ce qui conduit souvent à des maladies diverses et aux décès des détenus violant ainsi le droit à la vie et les règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus. Point n’est besoin de rappeler que l’opinion publique et tous les Défenseurs des Droits Humains n’ont jamais cessé de décrier et de dénoncer les mauvaises conditions de détention observées dans la quasi-totalité des prisons et cachots en RDCongo », a-t-elle soutenu.

 La VSV salue tout de même les efforts jusque-là consentis pour le désengagement de la prison centrale de Makala.

En réaction à ces vidéos qui ont fait le tour des réseaux sociaux et diffusées dans certains médias internationaux, Constant Mutamba, ministre de la justice, parle des vieilles images. Il va jusqu’à affirmer que les prisonniers congolais mangent deux à trois fois par jour. Propos à la base d'une vive controverse au sein de l'opinion publique. 

Plutôt qu'à s'évertuer à démentir ces images choquantes, la VSV invite les autorités à interpeller leur propre conscience dans le but d'apporter une solution visant l'amélioration non seulement à Makala, mais aussi dans d'autres centres pénitentiaires.

Construit en 1957 pour une capacité d'accueil de 1500 personnes, le Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa (CPRK) compte aujourd'hui 15.000 détenus.

Samyr LUKOMBO