RDC : encore un activiste enlevé à Kinshasa, des mouvements citoyens congolais haussent le ton

Boulevard du 30 juin à Kinshasa
Boulevard du 30 juin à Kinshasa

Depuis le 15 juillet dernier, il est constaté la disparition de Fortifi Lushima, coordinateur national RDC du mouvement “Urgences Panafricanistes”. Selon nos informations de la Dynamique des mouvements citoyens congolais, Fortifi a été emmené de force, sur le boulevard du 30 juin, par des personnes en tenue civile dans une voiture après une interview sur la chaîne Télé 50, diffusée en direct.

Fortifi est détenu dans les cachots de la DEMIAP, les renseignements militaires, selon un communiqué de cette structure de la société civile qui dénonce “avec force” un enlèvement. 

“ Fortifi Lushima doit être relâché au plus vite. Aucunement, il ne constitue une menace à la sécurité ou aux autorités du pays, contrairement aux criminels de guerre qui vivent en toute impunité dans notre pays et dans la région. Fortifi Lushima dénonce l’implication des puissances étrangères en l’occurrence occidentales dans le génocide des Congolais perpétré depuis 30 ans pour l’exploitation de nos ressources minières et le manque de fermeté du régime actuel ; des propos largement tenus dans l’opinion publique depuis des années ”, indique le communiqué de la dynamique des mouvements citoyens congolais, parvenu à ACTUALITE.CD.

Dans ses propos lors de l’interview, rapportent ses proches, Fortifi a énoncé des vérités “que le régime actuel n’accepte pas que l’on puisse exposer sur la place publique, ceux-ci remettant en question la capacité du pouvoir congolais à agir comme une entité souveraine”.

La Dynamique des mouvements citoyens congolais appelle également le pouvoir à arrêter de “museler” les voix dissidentes et “d’enfermer” des citoyens pour avoir milité ou pour avoir exprimé leur opinion publiquement.

“ De nombreux journalistes, militants et des citoyens lèvent leurs fortes voix afin de pointer du doigts les pratiques antidémocratiques de ce régime « socialiste » qui s’en prend régulièrement aux militants de la société civile, aux journalistes, aux artistes et autres citoyens qui évoquent le Génocide congolais en des termes qui s’éloignent de la narrative officielle avancée par le pouvoir dans le but d’esquiver leur responsabilité gouvernementale ”, ajoute le communiqué de la dynamique des mouvements citoyens.

La RDC connaît une situation sécuritaire alarmante dans sa partie Est depuis environ 3 décennies. Ces hostilités, qui n’ont que trop duré, ont causé des morts à n’en point dénombrer exactement les chiffres. 

En plus de l'insécurité, la situation socio-économique des Congolais est invivable. Une autre activiste, Gloria Sengha a été enlevée récemment pour avoir tenté d’organiser une manifestation contre la vie chère. Elle a été détenue pendant 40 jours au cachot de l’agence nationale de renseignement. Plusieurs organisations et personnalités dénoncent une l’utilisation des services de sécurité pour faire taire des voix discordantes sous le régime Tshisekedi. 

Kuzamba Mbuangu