Caricature : Koffi Olomide, la fin du feuilleton

Caricature Kash/Lutte contre les discours de haine
Caricature Kash/ACTUALITE.CD

L'artiste chanteur congolais Koffi Olomidé a été au cœur du débat public depuis un peu plus d’une semaine, parti de son passage à la RTNC, dans l’émission Le panier The Morning Show. Ses propos sur la situation sécuritaire de la RDC dans sa partie Est, lui ont coûté une interpellation au niveau du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) et au au parquet général près la cour de cassation.

Pour ce qui est du CSAC, il s’y est rendu le 11 juillet dernier et au sortir, Koffi a indiqué que la séance était plus pédagogique qu’autre chose. Bien compris avec les instructeurs, il lui a quand même été demandé de mesurer ses propos au vu de son titre d’ambassadeur de la culture congolaise qu’il porte. Au parquet, il a été invité ce lundi 15 juillet, où la séance a été plutôt pédagogique également. Aucune charge ne pèse sur l’artiste à ce jour.

La lettre de convocation du CSAC indiquait que cette démarche est conforme à l’article 62 alinéa 1er de la Loi organique n°11/001 du 10 janvier 2011. Aussi, l’artiste serait en violation de la même Loi organique et de la Directive du CSAC relative aux émissions sur le déroulement des opérations militaires au front. L’autorité de régulation des médias lui reprochait d’avoir tenu “des propos de dénigrement et de démobilisation des troupes des FARDC engagées au front”.

En effet, lors de son passage à l'émission Le panier, Koffi Olomide a réagi à l'agression rwandaise et à l'avancée des troupes du M23 dans le Nord-Kivu en déclarant : « Il n'y a pas de guerre. Nous sommes tapés. On nous gifle. On fait de nous ce qu'on veut. J’ai vu les camions de ces gens-là qui viennent tranquillement et personne pour les empêcher. J’ai vu que nos militaires vont à la guerre à moto. J’ai des larmes. Il n’y a pas de guerre. On nous traite comme des enfants. La guerre, c’est quand on tire, nous nous répliquons ».

La Loi n°11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication l'oblige à veiller à la diffusion de la culture de la paix, de la démocratie, des Droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que les informations favorisant le développement socio-économique.

Cette interpellation de Koffi Olomidé a été largement commenté dans la communauté congolaise. Parmi les quelques réactions, la Coalition Lamuka, Justicia Asbl, Maître Hervé Diakese et bien d’autres ont trouvé la démarche du CSAC restrictive de la liberté d’expression, soutenant les propos de l’artiste.