La progression des rebelles du M23 dans le Sud de Lubero s'accompagne des conséquences humanitaires graves, alerte le chef d'un établissement scolaire de Kayna qui accueille des centaines de ménages de déplacés.
"On a besoin de manger, le manger est plus que nécessaire maintenant, parce que les villages environnants qui produisaient de la nourriture sont déjà déstabilisés comme Buleusa, Kimaka et Busekera. Ce sont ces villages qui alimentaient les communes (de Kayna et Kirumba en vivres). On y produit du manioc, l'aliment de base, le haricot, le maïs. Les agriculteurs ont fui jusqu'à Kayna et Kirumba", s'inquiète-t-il.
"Il est important de rétablir la paix, puisque les gens souffrent. J'avais plus de 300 ménages de déplacés dans mon école. Ils n'ont pas d'abris. Ils s'étaient abrités dans les écoles, les églises, voilà que tous ces sites d'accueil sont déjà déstabilisés", témoigne-t-il.
Avant la prise des communes de Kanyabayonga, Kayna et Kirumba, ces entités accueillaient déjà des milliers de familles d'accueil venus des villages de Rutshuru comme Kibirizi, Kikuku et Kishishe. Une avancée des rebelles qui complique davantage la vie à ces familles des déplacés qui ne savent plus où se rendre.
Claude Sengenya