RDC-Butembo: des blessés et une journée paralysée à la suite des altercations entre jeunes et forces de sécurité dans un établissement hôtelier

Une vue de la ville de Butembo
Une vue de la ville de Butembo

Au moins deux blessés par balle et des blessés par armes blanches ont été enregistrés au terme d'une journée d'échauffourés ce samedi 29 juin en ville de Butembo (Nord-Kivu). A la base, des altercations entre les forces de sécurité et des jeunes manifestants qui voulaient vandaliser un établissement hôtelier qu'ils soupçonnaient, d'après un employé de l'hôtel, d'accueillir des officiers qui fuient les rebelles du M23 qui progressent dans le Sud de Lubero. 

Un employé de l'hôtel qui s'est confié à ACTUALITE.CD indique que tout est parti autour de 11 heures. Un officier de l'armée congolaise bien escorté se pointe pour déjeuner. Mais en attendant qu'on apprête son déjeuner, l'officier décide de se faire coiffer dans une boîte à beauté dans le parage de l'hôtel. Entre-temps, des jeunes qui l'ont vu entrer dans l'hôtel se chuchotent à l'oreille qu'il aurait des officiers fuyards dans l'hôtel Beleive, l'unique hôtel 4 étoiles de la ville et qui se livreraient au loisir plutôt que d'aller combattre le M23 qui a pris d'importantes agglomérations à une centaine de Km de Butembo. La rumeur gagne le camp. Les jeunes se mobilisent et tentent de fouiller l'hôtel. Des éléments de la police tentent de les contenir mais en vain, avant que les militaires FARDC ne viennent en renfort, en lançant des tirs de sommation. Aux tirs des forces de sécurité, les jeunes répondaient par des pierres qui ont endommagé des vitres de la belle face de l'hôtel. Les altercations vont durer des bonnes heures avant que les responsables de sécurité ne décident d'autoriser un groupe de jeunes de faire leur entrée pour constater qu'ils n'y avaient pas des officiers militaires retranchés dans l'hôtel. Ce groupe de jeunes finissent la fouille et constate qu'il y avait plus de peur que de mal, mais ne parvient pas à convaincre les manifestants qui décident d'envoyer d'autres groupes pour une nouvelle fouille. 

"Brusquement, alors qu'on était terré avec mes collègues dans l'hôtel nous avons remarqué que le mouvement prenait une tournure inquiétante car des manifestants commençaient à lancer des projectiles qui brûlaient des rideaux. Nous avons cru à l'infiltration des manifestants par des hommes détendeurs de bombe artisanale. J'ai réussi à escalader l'enclos de l'hôtel et me mettre à l'abri", témoigne le prénommé Sage, un employé de l'hôtel. 

"A part ces actes de vandalisme, il n'y a pas de blessés du côté de notre personnel", ajoute Sage. 

Devant ces faits, les forces de sécurité ont fait usage des armes à feu. Sur des images qui font le tour des réseaux sociaux, on voit des militaires tirer et un militaire être poignardé par un jeune manifestant. 

Ces coups de feu ont provoqué la paralysie des activités toute la journée de ce samedi. Boutiques et magasins sont restés fermés. Les tirs se sont poursuivis jusque tard le soir. Aux dernières nouvelles, ACTUALITE.CD apprend que des balles perdues ont blessé deux personnes alors qu'ils étaient en pleine prière de samedi dans la paroisse catholique de Lyambo. Ils ont été dépêchés dans une structure sanitaire pour des soins. 

Claude Sengenya