Alors que les travaux de la 19e édition de la DRC Mining Week (semaine minière) se sont ouverts ce mercredi à Lubumbashi, deuxième ville de la République Démocratique du Congo (RDC), l'Observatoire d'Études et d'Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale (OEARSE) exprime, dans un communiqué, sa profonde préoccupation face à l'inaction des parties prenantes du secteur extractif du pays concernant le respect de leurs obligations environnementales.
Dans ce communiqué, cette structure regrette le manque de progrès significatif dans la mise en œuvre des engagements pris par les entreprises minières, un an après la publication d'un rapport alarmant de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).
Le rapport de l'ITIE, portant sur les provinces du Haut-Katanga, du Lualaba et du Haut-Uélé, révélait que parmi les 93 entreprises minières évaluées, seulement 10 % avaient fourni les preuves du versement des sûretés financières, 5 % avaient transmis les Études d'Impact Environnemental et Social (EIES) et Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES), et 4 % avaient transmis les synthèses des EIES/PGES, « soit une mention faible », peut-on lire dans ce communiqué.
Malgré ce constat amer, l'OEARSE constate « l'absence de nombreuses synthèses des EIES, PGES et PAR sur le site web de la CTCPM et des entreprises minières en violation de l'article 423 du code minier », renseigne le communiqué.
« Ce silence assourdissant est inacceptable », s'indigne pour sa part Freddy Kasongo, Secrétaire Exécutif de l'OEARSE. Il estime aussi que « la non-publication de ces documents crée un doute légitime sur leur existence et leur conformité à la réalité du terrain. De plus, le silence des services chargés de l'instruction environnementale est suspect et pourrait être interprété comme une complicité avec les entreprises défaillantes », a-t-il précisé.
Pour cette année, la semaine minière est placée sous le thème : « Donner priorité aux opérations minières durables et à la transformation locale en RDC ». Les responsables gouvernementaux et les leaders de l'industrie vont discuter et réfléchir jusqu'à vendredi de l'avenir de l'exploitation minière en RDC.
« Durant ces trois jours, nous allons miser sur comment amener des investissements dans le secteur de l'énergie, lequel connaît beaucoup de problèmes qui constituent un frein à l'exploitation minière en RDC », a dit à ACTUALITE.CD, le professeur Matamba Jibikilayi, coordonnateur de la Cellule Technique de Coordination et Planification Minière.
Bruno Nsaka