Kinshasa : le film “Augure” en ouverture de la huitième édition du festival du film européen

Le cover du film Augure
Le cover du film Augure

La huitième édition du Festival du Film Européen ouvre ses portes ce samedi 1er juin à l’Institut Français de Kinshasa à 18h. Pour commencer les festivités cinématographiques de cette année, le film belgo-congolais “Augure” a été choisi. Une discussion est prévue après la projection avec le producteur et les acteurs congolais du film. 

Ce film a été sélectionné au mythique festival de Cannes, lors de la 76e édition en 2023. “Augure”, retenu dans la catégorie Un certain regard, est revenu avec le prix “New Voice”. La catégorie “Un certain regard” du festival de Cannes est une section dérivée de la sélection officielle. Elle met en perspective un cinéma plus original et audacieux que celui de la sélection officielle, et récompense des cinéastes encore inconnus ou peu connus. 

Le film Augure se passe dans une ville qui n’existe pas. C’est un mélange de Kinshasa et de Lubumbashi. C’est une invention d’une ville qui réunit l’est et l’ouest de la RDC. C’est l’histoire de Koffi, un congolais qui a vécu plus de 15 ans en Europe. A son retour en RDC, il a ramené sa fiancée qui est blanche pour la présenter à sa famille et célébrer la venue de leur bébé puisque la femme est enceinte. Une fois au pays, elle va renouer avec sa maman qui n’a jamais vraiment porté Koffi à cœur parce qu’il est né avec une balafre sur le visage et sa mère a toujours cru que c'était un signe de sorcellerie.

Ces retrouvailles vont être très compliquées. Koffi finira par errer à Kinshasa où il rencontrera d’autres personnes avec des destins compliqués, notamment Tshala, sa sœur, qui est en quête d’épanouissement et de liberté. Aussi, rencontrera-t-il un jeune de la rue. Le film est un récit d'enfants sorciers dont les destins se croisent. C’est un film autour de l’amour, de la réconciliation, de la famille.

Pour Baloji, son réalisateur, ce film a intrinsèquement la mission de renverser les stigmates, notamment sur les accusations de sorcellerie.

« Ce qui m’a motivé à réaliser ce film, c’est l’envie de parler des accusations de sorcellerie et comment fonctionne notre société. J’étais accusé de sorcier toute ma vie », a-t-il confié lors de la présentation du film à Kinshasa, en mai 2023, ajoutant qu’il y a encore beaucoup d’autres stigmates dans le pays qu’il faut renverser.

Réalisateur, auteur compositeur, directeur artistique, Baloji a fait un retour au festival de Cannes cette année, non en tant que réalisateur mais Président du jury du prix “Caméra d’or” de la 77ème édition.