Après avoir bouclé avec succès la 5ᵉ revue du Programme FEC (Facilité Élargi de Crédit) avec le Fonds monétaire international (FMI), la République Démocratique du Congo se lance dans la 6ᵉ revue. C'est dans ce cadre qu'une mission de cette institution de breton wood séjourne déjà à Kinshasa, capitale de la RDC.
Abordant cette question au cours d'un briefing presse co-animé mercredi 24 avril 2024 avec son collègue de la communication et médias, le ministre des Finances Nicolas Kazadi est revenu sur l'importance de cette sixième revue. À en croire l'argentier national, cette sixième revue va marquer la fin du programme triennal RDC - FMI, qui selon lui sera pour la première fois pour le pays depuis son accession à l'indépendance.
« Si nous sommes arrivés à la cinquième revue, ça veut dire qu'on a parcouru beaucoup de chemins. A chaque revue, il y avait une évaluation de tout ce que nous avons fait en matière de gestion budgétaire, en matière de gestion monétaire, en matière de réformes économiques, nous avons pu passer toutes ces étapes. Ce qui est une première parce que ça n'avait jamais été fait », a dit le ministre des finances.
Le Fonds Monétaire International est une forme d'auditeur, de gendarme financier international qui observe les performances, la manière de rendre compte de ce qui est fait, la manière de performer dans la politique, dans la mise en œuvre des stratégies et de la vision.
« Lorsqu'il approuve une revue, ça veut dire que nous sommes globalement dans la bonne direction. Nous sommes arrivés pour la première fois de notre histoire à dépasser la 5ᵉ revue, cette 6ᵉ revue qui commence, va nous permettre, si tout se passe bien, de conclure pour la première fois un programme et c'est très symbolique de conclure un programme », a déclaré Nicolas Kazadi, ministre des Finances devant la presse.
À la question de savoir qu'est-ce qui va se passer maintenant lorsque va se clôturer le programme avec le FMI, le ministre des Finances estime que ça sera un signal fort envoyé au monde que la RDC devient sérieuse et qu'il faudra poursuivre une fois de plus avec des réformes.
« Nous allons donner le message que nous savons être un peu sérieux parce que jusque-là, depuis 1960, nous n'avons jamais réussi à terminer un programme et ce n'est pas une chose facile de terminer un programme. Lorsque vous devez gérer les dépenses de l'État, vous avez toutes les pressions, tous les besoins, toutes les ambitions qui viennent sur votre table, il faut être rigoureux, il faut être solide pour canaliser ça et maintenir l'essentiel en fonction des principes donnés », a fait remarquer Nicolas Kazadi, ministre des Finances.
Et de poursuivre :
« Nous avons réussi à le faire contre vents et marées, c'est ça qui nous a valu les résultats au stade actuel. Maintenant que nous sommes en train de l'achever, nous allons entrer dans une autre étape, celle de l'approfondissement des réformes. Pendant le quinquennat qui commence ça sera une de grandes ambitions, on va voir jusqu'où, on pourra aller en fonction des moyens qu'on va mobiliser dans le pays et à l'extérieur ».
Rappelons que le succès de la 6e revue une étape jamais atteinte auparavant par le gouvernement de la République Démocratique du Congo lui donnera notamment accès à des appuis budgétaires, au soutien de sa balance des paiements et à la constitution des réserves de change. Depuis l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, la RDC avait renoué des contacts avec le FMI et la Banque mondiale.
Clément MUAMBA