La prison centrale de Kenge n'a pas reçu de subvention depuis quatre mois. Les détenus sont abandonnés à leur triste sort. Outre quelques assistances ponctuelles des confessions religieuses, la situation est très précaire, alerte le ministre provincial des droits humains, Me Adelar Nkisi.
"Aujourd'hui, l'opinion retiendra que nous sommes en rupture depuis quatre mois. Les prisonniers n'ont rien à manger. Nous avons reçu quelques aides des églises catholiques et autres, mais cela ne suffit pas," a-t-il déclaré à actualité.cd.
La prison est devenue exiguë. Construite pour accueillir au maximum 50 personnes, elle en regorge actuellement 280. C'est la seule prison fonctionnelle dans le Kwango qui reçoit les personnes arrêtées des cinq territoires. Le ministre révèle qu'il n'y a pas de pavillons pour les femmes et les enfants, tous sont mélangés.
"Les infrastructures ne sont pas adaptées pour une prison construite pour 50 personnes; aujourd'hui, ils sont 280. Hommes, femmes et enfants sont mélangés. Il en résulte un problème de droits humains, concernant le traitement de la politique carcérale," a déclaré Me Adelar Nkisi.
Le ministre estime qu'il est urgent de désengorger cette maison carcérale. Sa proposition est de réhabiliter la prison centrale du territoire de Feshie afin de permettre à celle du chef-lieu de la province de souffler, avant sa reconstruction complète.
"Ici à Kenge, on reçoit les prisonniers de toute la province, donc des cinq territoires. Ceux qui ont des parents ici reçoivent à manger, mais ceux qui viennent de loin ? Au point qu'il y a un danger d'évasion... À Feshie, nous avons une très grande prison qui mérite d'être réhabilitée pour accueillir un plus grand nombre de prisonniers. Nous interpellons les autorités de Kenge pour qu'elles portent leur attention, notamment le Ministère de la Justice, sur le Kwango en ce qui concerne la politique carcérale," a indiqué le ministre provincial des droits humains.
La prison centrale de Kenge a été construite à l'époque coloniale.
Jonathan Mesa à Kenge