Depuis plusieurs années maintenant, l'incivisme fiscal a toujours été à la base du faible mobilisation des recettes publiques en République Démocratique du Congo. Dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur le civisme fiscal dénommée « Bakonzi ya boye nde tozo luka », l'ASBL « Un Congo Nouveau pour Tous » (CNT) appelle à l'imposition du paiement de l'impôt foncier, de l'impôt sur les revenus locatifs et de l'impôt sur les véhicules (NDLR:vignettes) à tous les agents et cadres de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK).
Dans une correspondance adressée au directeur général de cette régie financière de Kinshasa, son coordonnateur Me Baby Akwamba Esongo justifie cette plaidoirie par le fait que la plupart des agents et cadres de la DGRK ne respectent pas leurs obligations fiscales malgré leur assujettissement à ces impôts. À l'en croire, l'imposition "stricte" de leur paiement va stimuler la collecte des recettes attendues au niveau provincial mais aussi va servir d'exemple pour les contribuables Kinois et Kinoises.
« En effet, les informations à notre disposition renseignent que la plupart des agents et cadres de la DGRK ne s'acquittent pas d'impôts cités en concerne bien qu'assujettis à ces derniers. Il va sans dire qu'une imposition stricte de leur paiement les motiverait à récolter davantage les recettes attendues d'une part et prêcheront par le bon exemple, d'autre part » lit-on dans cette correspondance parvenue à ACTUALITE.CD samedi 13 avril 2024
Rappelons-le, une consultation sociologique commandée par l’Asbl « Un Congo nouveau pour tous » avait révélé que la mentalité congolaise à ne pas s’acquitter du paiement des impôts serait liée principalement à la « non exemplarité des dirigeants ». C'est dans ce cadre que cette organisation citoyenne avait noté que les « dirigeants n’offrent pas à la République les moyens de son émergence ». Une tendance qui selon son coordonnateur devrait être inversée dans le but de mobiliser plus de recettes fiscales pour contribuer à la construction des écoles, des universités, des routes, des hôpitaux, une meilleure desserte en eau et en électricité.
Dans ses précédents rapports publiés l'année dernière, le Fonds monétaire international (FMI) avait révélé que la pression fiscale demeure encore faible en République Démocratique du Congo autour de 12,5%. Selon ledit rapport, la cause principale de cette contre-performance demeure l’incapacité de l’administration fiscale à mobiliser plus de recettes alors que les taux d’imposition sont même relativement faibles.
Clément MUAMBA