Au Nord-Kivu, lors d’une discussion communautaire, nos équipes - de Sango ya bomoko - ont collecté ce discours : “ Tshisekedi vient de vendre le pays au sommet de Luanda en signant un nouvel accord avec Kagame ”.
Ce qu'il faut retenir
Faux, le président Tshisekedi n'a vendu aucune portion du territoire national en signant l'accord de Luanda. Au contraire, cet accord vise à rétablir la souveraineté de la RDC sur les territoires de Masisi et Rutshuru, occupés depuis plus d'une année par le Rwanda et leurs supplétifs du M23.
Africanews a rapporté le 7 juillet 2022 qu'un cessez-le-feu a été conclu mercredi 6 juillet de la même année lors d'un sommet entre les présidents rwandais Paul Kagame et congolais Félix Tshisekedi, sur fond de tensions croissantes entre Kigali et Kinshasa dans l'est de la RDC. L'annonce a été faite par le chef de l'Etat angolais Joao Lourenço, médiateur des pourparlers.
La feuille de route de Luanda avait prévu plusieurs étapes pour mettre fin au conflit entre la RDC et le Rwanda (M23), notamment le cessez-le-feu, le retrait immédiat du M23 de ses positions, leur cantonnement pour identification et leur désarmement.
Cet accord vise à rétablir la souveraineté de la RDC sur un pan de son territoire, essentiellement à Masisi et Rutshuru. Il ne s'agit pas d'une prétendue « vente du pays ».
Aussi, le chef de l'État congolais a le devoir de veiller sur l'intégrité territoriale du pays selon l'article 69 de la Constitution : de la RDC : « Le Président de la République est le Chef de l'Etat. Il représente la nation et il est le symbole de l'unité nationale. Il veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux ».
En outre, d'après l'article 1 de la loi fondamentale, la RDC est dans ses frontières du 30 juin 1960, un État uni et indivisible.
Pour céder une partie du territoire national, il faut un référendum, selon l'article 214 de la loi fondamentale.
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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya Bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.