Procès Rossy Mukendi en appel : 7 mois après la dernière audience, la famille s'indigne et demande à la haute cour militaire de poursuivre l'affaire 

Procès Rossy Mukendi/Ph ACTUALITE.CD

A quelques jours de la commémoration de 6 ans depuis l'assassinat de l'activiste des droits de l'homme, Rossy Mukendi prévue le 25 février 2024, sa famille biologique déplore le blocage de l'évolution du dossier devant la haute cour militaire. La dernière audience consacrée aux plaidoiries devait se tenir le 25 août 2023 mais avait été renvoyée à une date ultérieure. Le jeune frère de Rossy Mukendi, Arsène Tshimanga s'indigne, se demandant comment "une affaire liée au meurtre peut durer plus que les mandats du président de la République".

"Les familles biologique et citoyenne déplorent jusque-là, la passivité avec laquelle la haute cour militaire s'est décidée de plonger ce dossier crucial dans le coma. Prévue pour le 25 août 2023 pour la plaidoirie, au grand étonnement de toutes les parties, cette affaire était renvoyée sine die et jusque-là aucune notification pour cette affaire afin de permettre à la famille de cet activiste de finir avec son deuil. Comment est-ce dans un Etat de droit, une affaire pénale liée au meurtre peut durer plus que les mandats du président de la République et des élus du peuple ", regrette Arsène Tshimanga qui s’est confié à ACTUALITE.CD jeudi. 

C'est depuis le 10 janvier 2022 que la cour militaire de Kinshasa/Matete avait condamné dans cette affaire la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à la servitude pénale à perpétuité assortie de 10 ans de sûreté incompressible pour le meurtre de Rossy Mukendi. Elle avait également été condamnée à 10 ans de servitude pénale pour violation des consignes. La cour avait aussi prononcé sa destitution de la police et mis les frais d'instance à charge de l'Etat. A l'issue de cet arrêt, la condamnée avait fait appel devant la haute cour militaire.

36 ans, Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, avait été tué par balle le 25 février alors qu’il participait à une manifestation appelée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Licencié en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN), il était aussi assistant dans la même université.

Ivan Kasongo