Cinq mois après son arrestation, le cas de Stanis Bujakera continue de faire parler. Une autre voix qui s’est levée ces derniers jours pour demander sa libération est celle de l’organisation congolaise de défenses des droits de l’homme Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI), qualifiant cet acte de violation flagrante de la loi sur la presse en vigueur et exigeant purement sa libération.
Correspondant de Jeune Afrique et directeur de publication adjoint du média en ligne ACTUALITE.CD, Stanis a été arrêté le 8 septembre 2023 à l'aéroport de N'djili, alors qu'il se rendait à Lubumbashi. Il lui est accusé de faux en écriture, propagation de faux bruits, falsification des sceaux de l’État et transmission de messages erronés et contraires à la loi ; pour avoir fait diffuser ce que la justice congolaise qualifie d'une fausse note de l'agence nationale de renseignement qui incrimine les renseignements militaires au sujet de la mort du député national et ancien ministre des transports, Chérubin Okende, tué à Kinshasa en juillet 2023.
“ PPI note que cette arrestation est une violation flagrante et délibérée de la loi sur la presse du 13 mars 2023 en vigueur en RDC. Cette loi définit à son troisième chapitre la responsabilité pénale, civile et professionnelle du journaliste ”, indique le feuillet mensuel du PPI, du mois de janvier.
Le même document rappelle que l'article de presse pour lequel Stanis Bujakera est poursuivi ne comporte aucune signature. Par conséquent, journalistiquement parlant, il appartient à la rédaction et c'est elle qui en porte la responsabilité totale.
“ Pour cela, PPI exige la libération pure et simple de Stanislas Bujakera et condamne une fois de plus cet acte qui constitue une grave violation de la liberté de la presse. C'en est trop. L'arrestation injuste de ce journaliste depuis tout ce temps fait honte à la république ”, ajoute le document précité.
Au regard de ces genres de cas à répétition en RDC, PPI publie chaque mois un feuillet de monitoring qui est non seulement l’un de ses outils de plaidoyer pour l’amélioration des conditions de travail des Droits de l’homme, mais également une preuve de différentes violations afin que tôt ou tard, les auteurs en soient punis.
Dans ce feuillet du mois de janvier, PPI a également noté la montée en puissance de cas des violations à l'égard des journalistes et médias à l'aube de l'année en cours. Rien qu’en janvier 2024, 11 cas ont été déjà rapportés par PPI. Ce qui porte à croire que si rien n'est fait dans l'urgence, la RDC risque d'atteindre la barre d'au moins 120 cas au cours de cette année, indique cette organisation.
Pour le cas Stanis Bujakera, une nouvelle audience a eu lieu ce vendredi 2 février. A en croire Maître Papy Niango, membre du collectif des avocats de Stanis Bujakera, l’audience du jour ne s’est pas déroulée comme prévue. Elle a connu quelques couacs notamment en ce qui concerne la désignation d’un nouveau juge et l’absence une fois de plus constatée ce jour de l’expert en matière de falsification de signature.
La prochaine audience est prévue le 23 février prochain. C’est lors de cette audience que le juge se prononcera “sur le choix qu'il va opérer de l'expert en matière de signature”.
Kuzamba Mbuangu