Présidentielle en RDC : "Si la quasi-totalité des acteurs politiques ont tous renoncé à boycotter les élections, c'est parce qu'ils ont en définitive confiance en la CENI" (Denis Kadima)

Denis Kadima
Denis Kadima

Denis Kadima Kazadi, président de la Commission Électorale Nationale Indépendante, a exprimé sa satisfaction d'avoir relevé le défi en organisant les élections générales du 20 décembre 2023. Parmi les points de ce 4ᵉ cycle électoral, Denis Kadima a souligné l'inclusivité, le respect des délais constitutionnels conformément aux objectifs inscrits dans son plan stratégique adopté en juin 2022.

"Les élections du 20 décembre ont été exceptionnelles, avec l'organisation de 4 scrutins simultanés, l'enrôlement de 44 millions d'électeurs en 4 mois, et la participation de 101 000 candidats à tous les niveaux, ayant mené leur campagne dans un climat apaisé. Cela n'a pas été sans difficulté, nous avons été tenaces. Nombreux étaient ceux qui ne croyaient pas que nous relèverions le défi d'un scrutin tenu à bonne date, dans le délai constitutionnel et conformément aux objectifs inscrits dans notre plan stratégique adopté en juin 2022, seulement 3 mois après l'installation de l'équipe dirigeante de la Commission Électorale Nationale Indépendante", s'est-il félicité dans son discours dimanche 31 décembre 2023 à l'occasion de la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle.

Ce 4e cycle électoral a enregistré avant 24 candidatures à l'élection présidentielle, et 2 autres ont été ajoutées au niveau de la Cour constitutionnelle, portant le total à 26. Pour Denis Kadima Kazadi, le fait qu'il n'y ait pas eu de boycott est une preuve que les acteurs politiques avaient réellement confiance en la CENI.

"Si la quasi-totalité des acteurs politiques ont renoncé à boycotter les élections, c'est parce qu'ils ont en définitive confiance en la CENI. L'inclusion, à elle seule, ne suffit pas pour évaluer la qualité d'un processus. C'est pourquoi la Commission Électorale Nationale Indépendante fait de la transparence l'une de ses valeurs majeures. Elle l'a démontré par l'intensité de sa communication avec les partis politiques, les candidats à la présidence, les organisations de la société civile, les jeunes, les femmes, les partenaires internationaux et les médias", a souligné Denis Kadima Kazadi.

Et de poursuivre :

"Le succès d'une consultation électorale dépend non seulement du rôle de la CENI, mais aussi de l'implication effective de toutes les parties prenantes. La Commission Électorale Nationale Indépendante a quant à elle joué son rôle en mettant tout en œuvre pour faire de ces élections une compétition et un libre choix entre les formations politiques, et non pas un affrontement entre individus. Il est donc essentiel de dédramatiser les élections en République Démocratique du Congo, ce qui passe aussi par le respect du délai constitutionnel."

La réélection de Félix Tshisekedi, président sortant, était sans surprise au vu des résultats partiels communiqués durant huit jours par la CENI, qui le plaçaient largement en tête. En revanche, ses adversaires tels que Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Denis Mukwege et d'autres candidats dénoncent un "simulacre d'élections" avec des "fraudes organisées".

Conformément à l'article 73 de la Loi électorale, après la publication des résultats provisoires, l'étape des contentieux électoraux va s'ouvrir à la Cour constitutionnelle. Selon le calendrier de la Commission Électorale Nationale Indépendante, le dépôt des recours est ouvert du 2 janvier 2024 au 5 janvier 2024, tandis que le traitement de ces recours se déroulera du 3 janvier 2024 au 11 janvier 2024. Malgré ces dispositions légales, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Denis Mukwege, ainsi que six autres candidats, contestent les résultats et appellent à la réorganisation des élections, excluant même la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle.

Clément MUAMBA