Les résultats partiels du scrutin présidentiel de la diaspora avec en tête Félix Tshisekedi ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique. Si du côté de la mouvance présidentielle ce score est salué et on espère que cela va se poursuivre au niveau national, ce n'est pas le cas du côté de l'opposition politique.
Pour maître Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est dans logique de préparer l'opinion à accepter les résultats qui ne vont pas refléter la volonté du souverain primaire.
« La CENI est dans une mascarade. Elle est en train de conditionner l'opinion à vouloir préparer l'acceptation des résultats iniques. Ça nous ne l'accepterons jamais parce que les éléments dont nous disposons, il est vrai que la diaspora a voté et déjà des fortes contestations se manifestent à ce niveau et la diaspora, c'est moins de 1% de l'électorat et les éléments dont nous disposons démontrent largement que Moïse Katumbi Chapwe est en tête. Je peux vous citer, à titre d'exemple, au niveau de l'Ituri, qui est en fait le reflet de l'ensemble de la partie orientale du pays, Moïse Katumbi Chapwe caracole avec des écarts de 960 voix contre 40 voix au candidat Tshisekedi. Donc aujourd'hui les choses sont très claires en dépit du chao, qui est organisé pour décourager notre peuple à manifester clairement son suffrage pour créer une confusion qui ne permette pas une lisibilité claire des résultats, la sanction contre le système Tshisekedi été implacable sans appel et Moïse Katumbi Chapwe est celui que le peuple a désigné. Nous allons respecter la volonté de notre peuple et nous nous tiendrons avec notre peuple pour qu'il fasse respecter sa volonté », a-t-il déclaré au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD samedi 23 décembre.
Pour Hervé Diakiese, il n’y a pas d’antinomie à décrier le processus électoral chaotique mais en même temps revendiquer la victoire.
« Je vous prends une métaphore. Lorsqu'une femme est très mal accueillie à la maternité par négligence ou sabotage du personnel qui ne l'a pas pris en charge suffisamment à temps et que plus tard, elle accouche par césarienne l'enfant est toujours le vôtre. Il n'en demeure moins vrai que vous allez poursuivre tout ce personnel pour négligence ayant abouti à un accouchement qui aurait pu se faire par voie normale. Donc il n'y a aucune antinomie là-dessus, les résultats reflètent la volonté de notre population de sanctionner un régime qui ne peut pas de toutes les façons passer », a fait remarquer Hervé Diakiese.
Selon les données de la CENI, en Afrique du Sud, sur 1.436 votants représentant 44,86 % du taux de participation, Félix Tshisekedi a obtenu 81,27 % des voix, suivi de Moïse Katumbi, avec 13,58 %, et Martin Fayulu avec seulement 30 voix. En Belgique, Félix Tshisekedi a obtenu 75,94 % des voix parmi les 1.086 votants. Moïse Katumbi, qui vient en deuxième position, a réuni 207 voix, suivi du prix Nobel de la paix Denis Mukwege et Martin Fayulu avec 65 et 52 voix respectivement. En France, où le taux de participation s’élève à 34,6 % avec 1 983 votants, Félix Tshisekedi a obtenu 85,58 % des suffrages. Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont recueilli respectivement 110 et 101 voix.
Au niveau de l'Amérique et plus précisément au Canada, Félix Tshisekedi a obtenu 72,33 % des suffrages parmi les 300 votants, avec un taux de participation de 38 %. S'agissant des États-Unis d'Amérique où seulement 161 électeurs ont participé (41,49 % de taux de participation), Félix Tshisekedi a remporté 78,88 % des votes. Après lui, viennent Moïse Katumbi et Martin Fayulu qui ont obtenu respectivement 18 et 6 voix.
Le vote des Congolais vivant à l’étranger n'avait pas eu lieu dans les processus électoraux de 2006, 2011 et 2018. Mais sa nécessité était toujours soulevée sur la scène politique congolaise. Et sa matérialisation pour la première fois dans le cycle électoral de 2023 constitue d'après plusieurs observateurs un pas en la matière qui élargira la possibilité de voter aux Congolais résidant dans d’autres pays étrangers en dehors de cinq pays qui ont servi de phase pilote.
Clément MUAMBA