RDC- Réorganisation des élections avec une CENI recomposée : pour la Symocel, cette proposition s'inscrit dans la logique du "brisement de consensus" qui a caractérisé ce processus électoral

Fin de dépouillement dans le dernier bureau de vote de Kindu
Fin de dépouillement dans le dernier bureau de vote de Kindu

Cinq candidats à la présidentielle, à savoir Floribert Anzuluni, Nkema Lilo, Théodore Ngoyi, Denis Mukwege et Martin Fayulu exigent la réorganisation des élections avec une nouvelle Commission Électorale Nationale Indépendante recomposée à une date qui sera fixée dans des conditions garantissant l'égalité de toutes les parties prenantes. Ces candidats Présidents justifient cette démarche par le fait que les élections générales du 20 décembre ne sont pas organisées conformément à la constitution de la République et la loi électorale.

Interrogé sur ce qu'il pense de cette proposition, Luc Lutala, Coordonnateur national de la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections en RDC (SYMOCEL) estime que la démarche de ces candidats de l'opposition s'inscrit dans la logique du brisement de confiance qui a caractérisé ce processus électoral depuis le début.

“Les irrégularités peuvent-elles conduire à l'annulation ? Évidemment, les candidats Présidents de la République ont le droit de faire ce qu'ils ont fait,il y en a d'autres qui n'ont pas fait comme eux mais ils estiment eux que les irrégularités les poussent à demander l'annulation et je pense que nous nous remarquons que ça fait déjà ce qui était déjà depuis le début du processus une sorte de brisement de consensus autour non seulement de la campagne mais des autres opérations et c'est le même schéma qui continue maintenant”, a-t-il répondu à une question de ACTUALITE.CD lors de la présentation de son rapport partiel sur le jour du vote ce jeudi 21 décembre 2023.

Et de poursuivre :

“À ce niveau, on ne voit pas l'amélioration du consensus autour du processus électoral mais plus au moins on est dans la continuité du brisement de consensus par rapport aux résultats. La question c'est qu' est ce qu'il est possible de créer un plus grand consensus malgré tout ce qui est observé ? Dans quelle mesure est-il encore possible de créer encore plus de consensus autour du processus et ceci pose problème mais il faut souligner que la contestation des candidats avant les scrutins a un poids différent de la contestation après les scrutins parce que la contestation après les scrutins remet en cause la crédibilité”.

Depuis l'adoption de la nouvelle constitution en 2005,la République Démocratique du Congo vient d'organiser son quatrième cycle électoral. Si des doutes ont plané depuis plusieurs mois quant à la tenue des scrutins, la CENI a tenu à respecter son calendrier malgré les défis logistiques et financiers. La CENI a pu obtenir "in extremis" l'appui logistique notamment des Forces armées égyptienne et des FARDC en plus de l'importante aide de la Monusco qui a permis d'acheminer les kits dans les zones à accès difficiles à travers le pays.

Si ce processus électoral est critiqué du côté de l'opposition politique, le gouvernement a adopté une attitude optimiste préférant voir le verre à moitié plein malgré les défis logistiques majeurs. À travers son Porte-parole Patrick Muyaya, il a salué les efforts de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pour avoir maintenu le calendrier électoral et a exprimé sa satisfaction quant à la mobilisation des électeurs, et encouragé la CENI à résoudre les difficultés rencontrées.

Clément MUAMBA