L’organisation non gouvernementale Soins de santé primaire en milieu rural (Sanru), en partenariat avec le Fonds des nations unies pour la population et le ministère de santé, a clôturé ce samedi 16 décembre la formation des responsables des ressources humaines de quelques ministères du gouvernement congolais. Durant deux jours, les débats ont tourné autour de la prévention et la protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels en milieux professionnels. Les délégués du ministère de la santé, de l’agriculture, pêche et élevage, de l’environnement ainsi que ceux des affaires sociales et humanitaires ont pris part à cette activité.
Les abus, le harcèlement et les exploitations sexuels sont des violences basées sur le genre de nature sexuelle, cas échéant, en milieu professionnel. Les statistiques démontrent que la majorité des victimes sont des femmes, tandis que la majorité des hommes sont des auteurs, a expliqué Joseph Kayembe, consultant indépendant sur les questions de violences basées sur le genre et protection contre l’exploitation, abus et harcèlements sexuels également facilitateur.
Selon lui, ces notions sont importantes pour un milieu professionnel sécurisé.
« La protection a deux volets principaux : la prévention et la réponse. Parmi les stratégies de prévention, nous notons l’analyse des risques et la mise en place des mesures pour les atténuer. Dans le cas où les risques se sont déjà transformés en dangers réels, la réponse est à deux niveaux. L’auteur présumé est sanctionné administrativement, et la victime est prise en charge, soit sur le plan médical, soi soit sur le plan psycho-social », a-t-il expliqué.
Cette formation est importante pour les ressources humaines dans la mesure où ce sont elles qui sont chargées de la gestion quotidienne du personnel et du recrutement, a estimé pour sa part Trésor Luvuezo, chargé de la mise en œuvre du projet de Protection contre l’exploitation, l’abus et le harcèlement sexuel à Kinshasa pour le compte de Sanru.
« Les ressources humaines doivent être sensibilisées sur ces questions parce que ce sont elles qui vulgarisent les codes de conduite en milieux professionnels. Elles doivent ainsi intégrer les notions d’exploitation, abus et harcèlement sexuels », a-t-il indiqué.
Cette formation est la suite d’une série d’activités organisées pour répondre au fléau d’exploitation et abus sexuels en milieux professionnels, dont Sanru est chargée de la mise en œuvre. Ces activités incluent notamment la sensibilisation des communautés à Kinshasa, dans l’Equateur et dans la Tshuapa, mais également la formation des prestataires dont les relais communautaires.
Bruno Nsaka