Le départ de la force onusienne de la RDC se profile et la flexibilité du gouvernement congolais à lui accorder une année de plus semble être le dernier virage. Alors que le gouvernement congolais voulait entamer le plan de désengagement en décembre 2023, la Monusco en a encore pour quelques mois sur le sol congolais.
A la suite de “l’incapacité” de la Monusco, selon les autorités congolaises, d’aider à imposer la paix dans la partie Est de la RDC, Kinshasa préfère une autre solution, a annoncé l’ambassadeur et représentant permanent de la RDC aux Nations Unies, Zénon Makongo, lors de la réunion du conseil de sécurité de ce lundi 11 décembre.
“Je voudrais rassurer le Conseil de sécurité que la RDC est résolument engagée dans cette nouvelle dynamique du désengagement de la Monusco. Une marche en arrière n'est plus envisageable, la seule option sera d'avancer de manière constructive en faisant preuve de proactivité et de créativité, chaque fois que des défis se dresseront dans l'opérationnalisation du plan de désengagement complet. Les dispositifs et autres clauses de flexibilité sont autant d'atouts qui pourront s'avérer utiles en cas des défis qui pourront surgir”, a-t-il souligné.
Dans son propos qui s’est appesanti essentiellement sur la situation de la RDC et le renouvellement du mandat de la Monusco, Zénon Mukongo a appelé les Nations unies dans ses capacités juridiques, politiques et matérielles, à contraindre toutes les parties récalcitrantes, à mettre intégralement en œuvre la feuille de route issue des processus de Nairobi et de Luanda, et d'arrêter l'enlisement dangereux en cours dans la crise sécuritaire.
Le départ de la Monusco en RDC a déjà été soulevé ces derniers mois par la Président de la République, Félix Tshisekedi, à la dernière assemblée générale de l’ONU, et par Christophe Lutundula, à la réunion du Conseil de sécurité. La Monusco n’ayant pas répondu aux attentes, elle s’attire même la colère de la population de cette partie du pays en crise sécuritaire, ce qui a mené à des violences meurtrières en juillet 2022, puis récemment, le 30 août dernier.
Le 21 novembre dernier, le gouvernement congolais et la Mission Onusienne ont entériné un plan de désengagement visant le retrait progressif de la mission onusienne. Cette signature marque une avancée majeure vers un départ graduel avec le concours conjoint des partenaires techniques nationaux et des Agences Fonds et Programmes des Nations Unies.
L’indignation vint du fait que la Monusco, malgré sa taille, 20.000 militaires et policiers en 2016 et 16.000 hommes déployés actuellement dans le pays pour appuyer les efforts du Gouvernement, elle n'a pas su mettre un terme au cycle infernal des massacres des populations civiles, des violations massives des droits de l'homme, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité ainsi que d'exploitation illégale , au grand jour, des ressources naturelles de la RDC par des groupes armés nationaux et étrangers.