Journée internationale des droits de l’homme : « dignité, liberté et justice pour tous », les étudiants de l’UPC célèbrent 

Photo d'illustration
Etudiants et participants à l'activité

La date du 10 décembre marque l’anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Cette année est le 75ème anniversaire que le monde célèbre depuis son adoption en 1948. Le 10 décembre 2023 étant un dimanche, jour non ouvrable, les activités en rapport avec cette date se tiennent quelques jours plus tôt. Ce jeudi à Kinshasa, les étudiants de l’Université Protestante au Congo ont eux célébré avec notamment l’ambassade des Pays-Bas en RDC.

En effet, l’activité a réuni 5 centaines d’étudiants dans la salle de troisième graduat économie pour parler de ce sujet combien important pour l’humanité. « Dignité, liberté et justice pour tous »  est le thème de la journée internationale des droits de l’homme en 2023. L’ambassade des Pays-Bas a projeté sur grand écran le film "Seven winters in Téhéran" ou “sept printemps à Téhéran” qui relate l’emprisonnement et la pendaison d’une jeune fille iranienne d’une vingtaine d’années.

Par la suite, il s’est tenu une discussion autour du film mais aussi sur les droits de l’homme en général entre étudiants et le panel des invités, composé de Mme l'ambassadeur des Pays-Bas, Angèle Samura ; le Recteur de l'université protestante au Congo, le Professeur Robert N’Kwim ; le Président de la commission nationale des droits de l'homme, Paul Nsapu, ainsi qu’un représentant du ministre des droits humains. 

Mme Angèle Samura, mère de deux filles, s’est attardée logiquement sur l’aspect de la dignité de la femme et de la jeune fille, dans la prévention des violences contre la femme et la jeune fille.

« On estime qu’une femme sur trois dans le monde, expérimentera dans sa vie un abus sexuel ou physique. Les Pays-Bas étant en avant-plan pour éliminer toutes ces violences, nous vous lançons ce message : dans vos familles, à l’université ou au travail, soyez de ceux et celles qui luttent contre ces pratiques d’un autre âge. Pour les Pays-Bas, les droits des femmes sont une grande priorité et nous soutenons les défenseurs des droits humains qui font le plaidoyer pour l’égalité du genre », a souligné l’ambassadeur des Pays-Bas en RDC.

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La DUDH est une suite des leçons tirée des affres de la guerre après la seconde guerre mondiale. L’idée étant de promettre à la génération présente et à venir, de les mettre à l’abri de la peur contre l’insécurité, de la pauvreté et de l’ignorance au cœur de l’éducation. L’un de ses droits le plus marginalisé dans le contexte congolais est la violence faite aux femmes, ce malgré les 16 jours annuels d’activisme contre toute forme de violence basée sur le genre, du 25 novembre au 10 décembre.

Pour Patrice Vahard, représentant du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droit de l’Homme (BCNUDH), 75 ans après, l’interrogation est de savoir si le monde est plus sûr, plus éduqué et moins ignorant, et s’il est à l’abri du besoin.

« La RDC a la chance et l’opportunité de marquer le cap pour dire non aux violations abus des droits humains quel qu’en soit l’auteur, quelle qu’en soit la victime. Je crois que c’est cette promesse que nous devons tous pouvoir tenir. Ça ne revient pas uniquement à l’Etat mais à chacun d’entre nous, ensemble nous pouvons faire reculer les violations des droits humains », a-t-il relevé. 

Côté Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Paul Nsapu, Président de cet organisme technique indique que son travail est fait comme il se doit sera amplifié dans le cadre de la promotion et la protection des droits de l’homme et d’autres valeurs de dignité humaine.

En ce qui concerne cet anniversaire de la DUDH, il pose la question existentielle de cet instrument international après 75 ans. “Qu’avons-nous fait de nos semblables, qu’avons-nous fait de nos compatriotes africains, congolais, et avec tout ce que nous vivons au monde en termes de violence ?”, s’interroge-t-il. En réponse à sa propre question, Paul Nsapu pense qu’il faut interpeller la communauté internationale.

« Le peuple doit s’approprier ce combat mené pendant 75 ans pour en faire son cheval de bataille et pousser les dirigeants du monde à respecter l’homme. A placer l’homme au centre de toute préoccupation », a-t-il ajouté.

La déclaration Universelle des Droits de l’Homme est un document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

La déclaration a été proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies à Paris le 10 décembre 1948 et énonce, pour la première fois, les droits fondamentaux qui doivent être universellement protégés. Ce document de 30 articles figurent aujourd’hui dans le top 5 de ceux les plus traduits au monde, avec des versions dans plus de 500 langues.

Emmanuel Kuzamba