« Les Batwa empêchent les gens du village Mifiondo en Ituri de développer leurs champs, ils nous gênent ». C’est l’une des rumeurs collectées par l’équipe de Sango ya Bomoko.
En réalité, les membres de la communauté Batwa n’empêchent pas les habitants du village Mifiondo de développer leurs champs. Il a été rapporté que les deux communautés entretiennent plutôt des relations intercommunautaires conflictuelles depuis plusieurs années.
La communauté Batwa est également composée du peuple autochtone dit « pygmées » qui est une composante de la société congolaise et est répartie sur toute l’étendue du pays (à l’exception du Kongo Central). Ils forment une communauté minoritaire dont les membres sont aujourd’hui encore discriminés et opprimés par le reste de la population issue des communautés ethniques dominantes.
Selon la chercheuse en droits des minorités Kathryn Ramsay (Kathryn, 2010), bien qu’ils soient les premiers habitants des forêts équatoriales de la région des Grands Lacs d’Afrique, les Batwa sont, en termes officiels, pratiquement invisibles. Soumis à une discrimination continuelle entraînant pauvreté, chômage et un accès réduit à l’instruction et aux soins médicaux, leur situation est encore aggravée par un manque de reconnaissance de leurs difficultés par leurs gouvernements respectifs.
De ce point de vue, il est difficile de croire qu’une population minoritaire, appauvrie et non protégée peut empêcher d’autres peuples de développer leurs champs surtout que c’est pour lutter contre la famine et la pauvreté. Le vivre ensemble est prôné par la constitution de la RDC en établissant le principe de la liberté d’établissement sur toute l’étendue du pays.
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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya Bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.