Maniema : Affrontements entre milices Maï-Maï, l'Assemblée provinciale appelle à la paix et à la responsabilité

Ph. ACTUALITE.CD

L'Assemblée provinciale du Maniema a pris position sur la situation sécuritaire précaire dans le sud de la province du Maniema, suite à la reprise des affrontements entre deux factions de la milice Malaïka.

Le président du bureau d'âge de l'Assemblée provinciale de Maniema, le député Makonga Iki Claude Foreman, a exprimé ses inquiétudes ce lundi 16 octobre concernant les pertes humaines et matérielles causées par les récents affrontements armés entre les deux factions de la milice Maï-Maï dans le territoire de Kabambare, désormais étendus au territoire de Kasongo, la semaine dernière.

Le député Makonga a rapporté que ces accrochages ont entraîné la perte d'au moins 10 vies humaines, la destruction de nombreuses habitations, et le déplacement massif de la population.

"Nous assistons à une violation flagrante du droit à la vie et à la sécurité des individus", a déclaré le député Makonga. "Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes barbares, et j'appelle instamment les deux parties à privilégier la paix, permettant ainsi à la population de retourner dans ses lieux d'origine."

De plus, le député Makonga a souligné la responsabilité du gouvernement provincial dans cette situation. Il a appelé le gouvernement à organiser une mission de médiation pour réconcilier les deux factions des milices Maï-Maï, à ouvrir une enquête pour déterminer les responsabilités, et à garantir une assistance humanitaire aux populations affectées.

"Le gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des individus et de leurs biens dans l'ensemble de la province, en prévision des élections générales", a ajouté le député Makonga. "Il doit également s'assurer que les auteurs de ces affrontements répondent de leurs actes."

Les affrontements entre les deux factions de la milice Malaïka ont entraîné le déplacement de nombreuses familles. Selon la Société Civile locale, plus de 4500 familles ont fui ces violences pour se réfugier dans d'autres localités.

Le différend à l'origine de ces affrontements repose sur la signature d'un cahier des charges entre Strategos Mining et la communauté locale de Salamabila, selon Albert Katuta Wabulangi, administrateur du territoire de Kabambare.

Contexte

À la fin de septembre 2023, la société minière Strategos et la communauté locale avaient signé un cahier des charges. Ce document prévoyait, entre autres, la cession d'une partie du carré minier aux exploitants artisanaux, une revendication de la communauté locale depuis plusieurs années. Cela avait précédemment provoqué des tensions et des violences entre la communauté locale et la société BANRO, conduisant finalement à la fermeture de l'exploitation minière en 2017.

Depuis 2016, le sud de la province du Maniema a été le théâtre d'activités de groupes armés, notamment la milice Malaïka, composée de populations autochtones. Cette milice a mené des attaques, des homicides et des enlèvements pour protester contre la non-application du cahier des charges signé avec Namoya Mining, une filiale de la société canadienne Banro Corporation.

L'acquisition des actifs de Banro par Strategos avait été annoncée en mars de cette année. Auparavant, en juin 2020, le groupe Banro avait annoncé la vente de sa mine d'or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détenait une participation minoritaire.

Chadrack Londe - Maniema