Faustin Luanga Mukela, ancien haut fonctionnaire de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et titulaire d'un doctorat en Sciences Économiques, a émis des observations critiques sur la diplomatie de la République Démocratique du Congo (RDC), soulignant la nécessité pour le pays de renforcer ses compétences en négociation et de mieux définir ses intérêts stratégiques.
M. Luanga a rappelé que, dans un monde en constante évolution, la RDC doit comprendre que les résultats ne sont pas obtenus par des déclarations unilatérales, mais par des négociations stratégiques. Il a souligné l'importance de définir et de défendre ces intérêts tout en s'engageant dans des actions diplomatiques et en choisissant des alliés appropriés.
Cependant, Faustin Luanga a exprimé des préoccupations quant à la manière dont la RDC mène actuellement sa diplomatie. Il a noté que le pays semble avoir perdu sa capacité à négocier efficacement. Les exemples cités incluent des déclarations publiques sans concertation préalable, des proclamations d'ultimatums et des improvisations au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
"Nous sommes plus dans des déclarations publiques à va et tu tête sans savoir à qui nous nous adressons, ou pire, nous nous adressons à un public qui n'a pas droit au chapitre", dit-il sur Twitter.
Un point de préoccupation majeur soulevé par M. Luanga concerne la récente demande de la RDC de retirer 10 000 soldats de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) en un mois, tout en demandant une assistance logistique de la même MONUSCO pour les élections. Cette démarche a suscité des interrogations quant à sa viabilité.
Faustin Luanga a conclu en insistant sur l'importance de l'intelligence stratégique dans les actions diplomatiques de la RDC et a noté que des améliorations étaient nécessaires pour renforcer la position du pays sur la scène internationale.
"La diplomatie de la RDC a royalement ignoré les P5 – les 5 pays membres permanents du CS – et le Groupe africain du CS qu'il fallait allier à sa cause avant le Conseil. Ou à tout le moindre connaître à l'avance l'issue de ce Conseil et modeler son intervention en conséquence pour pouvoir ensuite se réjouir de l'issue de la réunion en attendant la prochaine étape", a t-il ajouté.
Il convient de noter que Faustin Luanga était candidat au secrétariat exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Dans sa proposition adressée aux Nations Unies, le gouvernement de la RDC a formulé un plan détaillé pour le retrait progressif et ordonné des troupes de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
La proposition insiste sur la nécessité de commencer ce retrait au plus tard à la fin de l'année 2023, en alignement avec les recommandations du Secrétaire Général de l'ONU dans son dernier rapport. Elle prévoit également l'urgence d'engager des discussions entre le Secrétariat Général de l'ONU et le gouvernement congolais, dans le cadre du Comité conjoint établi par la résolution n°2409 du 27 mars 2018.
Les principaux points de la proposition comprennent :
Le gouvernement congolais prévoit de déposer le rapport des travaux du Comité conjoint, traitant des questions susmentionnées, auprès du gouvernement de la République et du Conseil de sécurité des Nations Unies d'ici la fin du mois d'octobre. Il prévoit également des évaluations régulières du retrait de la MONUSCO et la recherche conjointe de solutions aux difficultés qui pourraient surgir pendant la mise en œuvre.