Kinshasa: l'agence nationale de l'aménagement du territoire dévoile le résultat du recensement mené au camp Kokolo

Les Généraux des FARDC, l'équipe dirigeante de l'ANAT et les recenseurs au camp militaire Kokolo à Kinshasa
Les Généraux des FARDC, l'équipe dirigeante de l'ANAT et les recenseurs au camp militaire Kokolo à Kinshasa

Au cœur de la ville de Kinshasa, le camp “Lieutenant-colonel Kokolo” a été le théâtre des travaux cruciaux visant à améliorer les conditions de vie des militaires, leurs dépendants et à renforcer la sécurité au sein dudit camp. À cette fin, les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), accompagnées de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT) comme partenaire technique et financier, ont entrepris un projet d'identification et de recensement des occupants de cet espace. 

Ce recensement, mené en étroite collaboration avec les chefs de quartiers locaux et différentes unités militaires, sous la supervision d'experts de l’ANAT, visait à résoudre les défis auxquels le camp était confronté, notamment les conditions de vie des militaires et de leurs familles, ainsi que la sécurité générale de l’enceinte. 

Il ressort de cette enquête que plusieurs personnes résidant au sein de ce camp militaire n'ont pas le droit d'y habiter. Selon les chiffres, il y a 10820 ménages militaires, 2470 ménages civils, 2455 ménages policiers et 690 ménages pour le personnel civil.

" Ce projet au Camp Kokolo est un projet pilote, le vrai objectif, c'est recenser et faire l'état des lieux de tous les camps militaires du point de vue de l'occupation, des équipements qu'il y a dedans. C'est pour ça que le génie militaire nous accompagne mais aussi du point de vue de leur positionnement stratégique conformément à l'option de défense qui est levée par le gouvernement. Le secteur de la défense est en pleine réforme comme d'ailleurs le secteur de l'aménagement du territoire et parmi les différents piliers, activités prévues dans le cadre de cette réforme, il y a aussi la gestion des camps militaires. Ce travail d'état des lieux a commencé avec le camp Kokolo pour documenter, professionnaliser le processus mais va être dupliqué dans tous les camps à travers la République ", a indiqué Carine Oniemba Amanvo, chargée de mission de l'ANAT devant la presse lundi 25 septembre à Kinshasa. 

Après cette étape, le rapport devra être transmis au gouvernement pour des décisions idoines afin de ne laisser que les militaires et leurs dépendants au sein du camp militaire Kokolo 

" L'ANAT a la supervision technique et financière parce que le gouvernement a mis un budget à notre disposition, notre rôle c'est de collecter les informations et rapporter la bonne information à qui de droit, le gouvernement a voulu que cela se fasse de manière participative et inclusive. Nous allons transmettre au gouvernement un rapport avec tous les supports et le gouvernement au moment opportun prendra la décision. Ce que nous savons, ce qui nous a été dit, c'est que le site Camp Kokolo est un site pilote et l'objectif est de couvrir le pays entier ", a-t-elle fait savoir lors de son intervention. 

Les camps appartiennent aux militaires et leurs ayants droits

Saluant la démarche, le commandant de la 14ieme région militaire, le Général major Stasin Kizimu estime que seuls les familles des militaires et leurs dépendants ont droit de rester dans les camps militaires.

" Assainir le camp voudrait dire que le camp devrait avoir des ayants droit qui y habitent et donc les ayants droit sont connus, ce sont des militaires et leurs dépendants et à ces militaires, il y a l'octroi d'un document par le gestionnaire foncier des FARDC qui permet à ce que celui qui doit loger dans un camp le soit d'une manière légale. Un Kuluna, qui l'a logé s'il doit être dans le camp ? Un civil s'il n'est pas dépendant d'un militaire qui l'a logé dans le camp ? C'est ce qui fait que le camp devient pratiquement un four tout or vous savez l'importance du camp Kokolo parce que c'est ça le camp pilote et stratégique de par sa position au milieu de la ville de Kinshasa, c'est un camp que nous devons absolument assainir et nous rassurer que rien de mal ne pourrait sortir du camp Kokolo ", a fait remarquer le chef des FARDC ville de Kinshasa. 

Et de poursuivre :

" Je lance un appel pathétique aux irréguliers, aux populations civiles qui habitent le camp que leur place n'est pas dans le camp, on a déjà recensé, on sait qui est qui et donc si un civil constate de lui même qu'il n'est pas appelé à rester au camp il ferait mieux de partir avant qu'il ne soit appréhendé. Dans le camp en général particulièrement le camp Kokolo, cette aventure de phénomène locataire devrait prendre fin, les irréguliers et les Kulunas qui seraient logés par des militaires doivent se soustraire au plus vite parce qu'il y aura des mesures qui seront prises en leur défaveur. L'autorité suprême, le Chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi veut que les militaires soient bien logés avec leurs familles. Les civils doivent vider les camps, les Kulunas doivent se soustraire au plus vite que possible et les irréguliers n'ont plus le temps d'attendre, qu'ils s'en aillent parce que les camps sont construits pour les militaires et leurs dépendants réguliers". 

Pour le Commandant du Corps de génie militaire, le Général major Danga Bruno, la démarche de l'ANAT permettra aux familles de militaires et leurs dépendants de vivre dans de bonnes conditions. 

" Nous nous sommes dits que si nous devons bien vivre dans nos camps militaires, il faut que nous revoyons comment et de quelle manière les militaires vivent dans les camps militaires. Raison pour laquelle nous avons commencé par le camp Kokolo et ça sera ainsi dans tous les camps militaires de notre armée. Le camp Kokolo est un camp pilote, c'est un camp qui va nous donner la possibilité d'aller dans d'autres camps pour faire le recensement. Le recensement ne sera pas seulement pour les zones mais aussi pour l'état des camps que nous avons. L'ANAT va nous aider à aller dans le sens de recenser tous les militaires qui sont dans les camps militaires pour nous permettre d'avoir un effectif réel ", a indiqué le général  Danga Bruno. 

Cette opération a été menée du 17 mai au 24 juillet 2023. L'ANAT, service rattaché au ministère de l’Aménagement du Territoire, agit conformément à ses missions, celles de moderniser les villes, notamment les camps vétustes et délabrés, pour répondre aux besoins actuels.

Clément MUAMBA