La société civile forces vives de la ville de Goma s’inquiète de l’état de décomposition avancée dans lequel se trouvent les corps des victimes du carnage des civils par l’armée le 30 août 2023 dernier, dans la ville de Goma, au Nord-Kivu. Les corps conservés à la morgue de l’hôpital militaire du camp Katindo dégagent une mauvaise odeur dans le quartier. D’où la demande pressante de la société civile aux autorités, d’organiser, dans l’urgence, l’enterrement digne des corps des victimes.
“La société civile regrette l’état dans lequel les corps des personnes civiles assassinées le 30 août sont conservés au camp Katindo. Les mesures de conservation ne respectent pas le règlement de gestion des cadavres. Certains corps sont déjà en décomposition à même le sol, l’odeur nauséabonde envahit déjà les voisins. Ce qui est un souci pour la santé communautaire. Il faut aussi savoir que les enfants sont déjà tombés malades. Les autorités qui gèrent l’état de siège aujourd’hui doivent trancher les responsabilités en procédant directement à l’enterrement digne de ces personnes. La société civile donne donc 48 aux autorités nationales pour organiser l’enterrement et si cela n’est pas fait, nous allons encore organiser des manifestations”, a dit Marrion Nghavo, président de la société civile de Goma.
La cour militaire du Nord-Kivu qui instruit le dossier contre les présumés meurtriers du 30 août dernier a, lors de l’audience de ce jeudi 14 septembre, répondu au ministère public qui a également demandé “l’enterrement des victimes vu l’urgence sanitaire”.
“Il faut tout d’abord examiner les corps des victimes et déterminer les causes probables des décès. Vous pouvez poser tout autre acte et moyen susceptibles d'éclairer la cour. Ici, je parle des moyens susceptibles de faire éclater la vérité”.
Au moins 50 personnes ont perdu la vie lors de la répression du 30 août dernier lors d’une manifestation anti Monusco dans la ville de Goma. Leurs corps sont jusqu’à présent dans différentes morgues en ville. Mercredi dernier, la cour avait autorisé les familles d’identifier les corps suite à l’état de décomposition très avancée. Certaines n’ont pas trouvé leurs membres victimes et d’autres ont pu reconnaître les leurs grâce aux habits.
Yvonne Kapinga, à Goma