La rentrée scolaire 2023-2024 en République Démocratique du Congo a été marquée par une déclaration forte du ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba Kazadi : « On ne peut pas empêcher un enfant de venir étudier parce qu’il n’a pas payé ».
Face aux défis de l'éducation dans un pays où l’insécurité règne, notamment dans la province du Nord-Kivu, et la problématique persistante des frais scolaires, le ministre a exposé ses positions lors d'une conférence de presse.
Sa stratégie sectorielle s’articule autour de trois axes majeurs : l’accès, la qualité et la gouvernance. « Il faut permettre à tous les enfants, filles et garçons, d’accéder à l’éducation sans barrière financière », a-t-il souligné. Il a cependant rappelé que la gratuité n'était effective que dans les écoles primaires publiques et non dans le secteur privé.
Une précision qui intervient dans un contexte où certains établissements privés sont pointés du doigt pour des majorations abusives de frais scolaires. « Les parents doivent être conscients que choisir une école privée implique de s'acquitter de frais », insiste M. Mwaba. Toutefois, pour lui, il est inadmissible que la présentation d'un reçu conditionne l'accès en classe ou qu'un élève soit renvoyé pour non-paiement.
La RDC possède un paysage éducatif varié : écoles conventionnées partenaires de l'État, écoles non-conventionnées entièrement publiques, et écoles privées. La différence entre elles est cruciale : les écoles conventionnées et non conventionnées primaires offrent une gratuité, tandis que les établissements privés se financent par les frais scolaires versés par les parents.
Ce lundi 4 septembre, des élèves ont repris le chemin de l'école, mais plusieurs obstacles jalonnent l'année académique. Au Nord-Kivu, l'insécurité liée aux groupes armés engendre des déplacements massifs de populations. Ailleurs, comme en province de l'Ituri, des enseignants ont lancé une grève face à des arriérés de salaire. La province éducationnelle Maï-Ndombe 3 vit également des tensions, les enseignants réclamant trois mois de salaires impayés.
Dans ce contexte, la priorité affichée par le gouvernement est claire : garantir l'accès à l'éducation pour tous. Mais les défis à surmonter restent nombreux pour réaliser cette ambition.
Emmanuel Kuzamba