Dans le village tranquille de Masiliko, niché à 27 kilomètres de Mambasa Centre, en plein cœur de l'Ituri, le quotidien des habitants a été troublé ce mercredi 30 août 2023. La découverte macabre de deux corps en état de décomposition avancée évoque les stigmates d'un conflit qui ne dit pas son nom et dont le monde semble se désintéresser, comme en témoigne cet autre reportage.
Maître Jospin Paluku Mbowa, coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise de Mambasa, exprime la douleur et le désarroi de la communauté. "Nous ne savons pas dans quelles circonstances ces personnes sont mortes," déclare-t-il, tout en émettant l'hypothèse que "ces corps pourraient être ceux des chauffeurs de véhicules récemment incendiés par les rebelles ADF sur la RN 4."
La terreur semée par les ADF, ces rebelles ougandais, hante quotidiennement la vie des habitants. La peur est si prégnante que les cultivateurs ne s'aventurent plus au cœur de la forêt, redoutant d'être kidnappés. "Une autopsie de ces corps serait nécessaire pour identifier ces deux individus. Leurs familles méritent au moins de tenir un deuil," ajoute-t-il avec émotion.
Cette escalade de violence n'est pas isolée. À Tchomia, récemment, l'atrocité a atteint son paroxysme lorsqu'un soldat a ouvert le feu, tuant deux civils innocents.
Face à ces tragédies à répétition, la société civile de Mambasa redouble d'efforts pour alerter l'opinion. Elle a réitéré ses appels à l’élargissement des opérations militaires FARDC-UPDF contre les ADF, surtout dans la partie Ouest de ce territoire, où les attaques des rebelles se font de plus en plus fréquentes.
Ces incidents, quoique tragiques, ne sont que des symptômes d'une crise plus large qui sévit dans l'Ituri. Ils rappellent la nécessité d'une attention renouvelée et soutenue de la part des autorités et de la communauté internationale.
Freddy UPAR, à Bunia