Crise Humanitaire en Ituri : L'Est de la RDC dans l'indifférence mondiale

Illustration. Ph. ACTUALITE.CD

L'Est de la République Démocratique du Congo connaît actuellement une crise sans précédent, tragiquement sous-estimée et insuffisamment couverte par les médias internationaux.

Depuis quelques mois, la situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) a pris un tournant dramatique. D'innombrables civils se trouvent pris au piège des violences, victimes d'attaques perpétrées en toute impunité. La faim, le déplacement et la violence atteignent des niveaux alarmants, tout cela dans un climat de négligence internationale et d'apathie médiatique.

Selon Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), "Le manque d'attention à la souffrance sans précédent observée dans l'est de la RDC est impardonnable. J'ai rarement été témoin de besoins humanitaires d'une telle ampleur." Egeland, après une récente visite dans la province d'Ituri, a raconté des histoires bouleversantes de personnes vivant dans des conditions extrêmes, confrontées à la famine, aux maladies et aux attaques violentes.

Les ressources financières, pourtant essentielles pour faire face à cette crise, sont cruellement absentes. Huit mois après le début de l'année 2023, moins d'un tiers du financement nécessaire a été reçu pour l’intervention humanitaire prévue en RDC. Les organisations humanitaires, face à un tel manque de fonds, sont contraintes de prendre des décisions déchirantes, se demandant qui aider en priorité.

La province d'Ituri, en particulier, se trouve en plein cœur de cette crise. La violence des groupes armés a déplacé plus de 550 000 personnes en quelques mois seulement, et en juin, une attaque majeure sur le site de personnes déplacées de Lala a fait 46 victimes. Pauline Ballaman, directrice de NRC en RDC, souligne la nécessité urgente de protéger les civils : "La protection des civils est quasiment inexistante, les groupes armés attaquent les gens en toute impunité."

« La situation en Ituri est une urgence délaissée au sein d'une crise déjà délaissée. L'ampleur de la violence contre les civils a entraîné une croissance exponentielle du nombre de personnes forcées de fuir », souligne Pauline Ballaman, directrice de NRC en RDC. « La protection des civils est quasiment inexistante, les groupes armés attaquent les gens en toute impunité. Les personnes vulnérables n'ont nulle part où aller. » 

L'éducation des enfants est également gravement touchée. Plus de 750 000 enfants en Ituri ont vu leur éducation interrompue par le conflit. La privation d'éducation peut avoir des conséquences désastreuses, augmentant les risques d'exploitation, de mariage forcé et de recrutement par des groupes armés.

M. Egeland insiste sur la nécessité d'une intervention urgente : "Le mépris de la souffrance des populations en RDC se mesure à l’aune du fossé béant qui sépare les ressources promises au niveau international et les besoins sur le terrain. Les habitants de l'est de la République démocratique du Congo ont désespérément besoin que la communauté internationale intervienne financièrement, politiquement et diplomatiquement pour combler ce fossé."