Nord-Kivu : la route Masisi-Walikale demeure dans un état de délabrement grave

La route reliant les territoires de Masisi et Walikale se trouve dans un état de délabrement très avancé depuis plusieurs années déjà. Les deux entités vivent essentiellement des produits manufacturés en provenance de la ville de Goma. Les transporteurs qui dénoncent l’état piteux de cette route plaident pour l’intervention de l’autorité provinciale afin de prévenir les situations difficiles.

“La situation est catastrophique, la route est en délabrement très avancé, nous avons déjà écrit plusieurs correspondances au gouverneur mais sont restées sans suite. Comme nous tendons vers la période pluvieuse, faut-il rester toujours silencieux ? Ou il faut chercher une façon d’intervenir sur cette route. La route Masisi-Kashebere-Walikale, c’est une route en terre mais qui n’a pas de cantonniers, les autorités n’ont même pas songé à une maintenance de cette route. Nous acceptons de payer la taxe péage route, avec ce délabrement très avancé, nous risquons de perdre, et l’argent du péage route et nos camions. Nous attendons ce que l’autorité provinciale va décider pour l’entretien de cette route, c’est en tout cas une interpellation adressée au gouverneur pour qu’il trouve une solution”, a déclaré Gervais Kanane Kibando, président des transporteurs routiers de Masisi.

L’impraticabilité de ces axes routiers a un impact néfaste sur Goma étant donné que les prix des produits agricoles ont doublé sur le marché. Les commerçants attribuent également cette hausse et la rareté des produits agricoles qui proviennent des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo à la guerre du M23.

“La route de Masisi est impraticable depuis plusieurs années d’ailleurs, mais en cette période de guerre, c’est devenu catastrophique vu qu’il n’y a pas assez de produits agricoles qui arrivent jusqu’à Goma. Le prix a doublé, les feuilles de manioc qu’on vendait à partir de 1 000 FC par exemple, aujourd’hui le prix commence à 2000 FC, il y a aussi l’instabilité du taux de change qui nous complique la vie. Que l’Etat congolais essaye de résoudre cette crise sinon, nous allons mourir de faim”, a déclaré Kabuo Zawadi, vendeuse au marché Kahembe.

Cette route a fait l’objet de plusieurs financements pour sa réhabilitation, notamment par le gouvernement provincial sous Julien Paluku et sous état de siège par un opérateur économique de Goma mais elle reste toujours impraticable.

Yvonne Kapinga, à Goma