Table ronde sur l'état de siège : Crispin Mbindule soutient la levée de la mesure et insiste sur le lancement des opérations militaires des grandes envergures

Le député Crispin Mbindule

Le député national Crispin Mbindule Mitono soutient la levée de l'état de siège encore en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. L'élu de Butembo (Nord-Kivu) estime une nouvelle fois que l'état de siège a démontré ses limites et qu'il fallait réfléchir sur une autre alternative afin de rétablir la paix et la sécurité dans cette partie de la République Démocratique du Congo.

"Nous félicitons d'abord le Chef de l'État parceque c'est sur son initiative, ça fait maintenant 4 mois après qu'il avait rencontré les députés nationaux et sénateurs et là, il avait démontré clairement que l'état de siège a démontre ses limites et voilà qu'il n'a pas voulu prendre seul la décision, il a voulu qu'on puisse d'abord faire une évaluation solennelle. On avait institué l'état de siège pour mettre fin aux tueries de Beni et de l'Ituri à l'époque mais aujourd'hui les tueries continuent à Beni et en Ituri ce que le peuple attend c'est d'abord changer ce qu'il y a maintenant donc d'enlever ou de changer l'état de siège et de mettre une autre mesure pouvant ramener la paix au Nord-Kivu et en Ituri" a-t-il fait savoir lundi 14 août 2023 devant la presse à l'issue de l'ouverture des travaux par le Chef de l'État Félix Tshisekedi au Palais du Peuple 

À la question de savoir, si l'état de siège n'a pas donné des résultats escomptés, quelle autre stratégie sera mise en place pour restaurer la paix ? Cet élu membre de l'Union sacrée de la nation répond :

"On veut qu'on remplace l'état de siège par exemple par une coordination des opérations offensives parceque la question n'est pas administrative ni politique, la question est militaire, le problème que nous traversons, il faut trouver des solutions militairement et pour trouver des solutions militairement c'est d'organiser, renforcer notre armée que de trouver des décisions politiques des recettes et tout donc ce que nous voulons ce qu'on puisse lancer des opérations des grandes envergures, qu'on laisse les militaires s'occuper des opérations militaires sur le théâtre opérationnel et qu'on laisse les civils gérés la politique, l'administration, l'économie et le social", a recommandé Crispin Mbindule Mitomo devant la presse

Et de poursuivre : 

"Vous voyez lorsque le militaire gère la politique, l'économie, le social et les opérations il se préoccupe plus de ce qui est recettes, gestion politique, ils oublient les opérations, ce que nous voulons ce qu'on puisse faire la démarcation qu'ils puissent s'occuper uniquement des opérations pour imposer la paix dans le Nord-Kivu et l'Ituri. L'objectif c'est de ramener la paix, toutes les mesures sont pour ramener la paix, qu'on les laisse se concentrer dans les opérations que de se préoccuper des recettes,de  gestion des agents,la gestion de la province qu'on laisse ça aux civils". 

Durant 3 jours, les participants aux travaux à savoir, des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc réfléchissent sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.

À moins de six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile. Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.

L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.

Clément MUAMBA