Après l'ouverture solennelle par le Chef de l'État Félix Tshisekedi, les travaux de la table ronde sur l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu se poursuivent en commission au Palais du Peuple. Du 14 au 16 août 2023, les participants aux travaux à savoir, des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc réfléchissent sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l’Ituri a réaffirmé la position de la population de sa province qui soutient la levée de l’état de siège qui n'a pas produit les résultats escomptés.
"La population de l'Ituri a déjà évalué l'état de siège, elle a déjà sa position par rapport à l'état de siège qui n'a pas répondu au besoin de la population qui était la restauration de l'autorité de l'État, également l'imposition de la paix par les forces loyalistes. Comme l'armée n'a pas réussi à le faire, la population demande la levée pure et simple de l'état de siège et de revenir immédiatement à l'ordre constitutionnel", a-t-il dit à ACTUALITE.CD.
Et de déplorer :
"Malgré l'état de siège, les gens continuent à mourir, les biens de la population sont toujours pillés, des maisons et véhicules incendiés, donc ce sont des choses que nous avons déplorées depuis toute cette période de l'état de siège. Plus de 27 mois depuis le Chef de l'État avait pris l'ordonnance et nous pensons que ça doit s'arrêter, on ne peut pas continuer avec quelque chose qui ne donne pas la solution aux problèmes"
Que faut-il à la place de l'état de siège ? Le coordonnateur de la société civile de l'Ituri répond :
"L'État Congolais a un outil qui est l'armée, la police, il suffit tout simplement de renforcer les FARDC en nombre et en troupes mais aussi en mettant à leurs dispositions des équipements nécessaires tout en mettant l'accent sur la discipline et nous pensons qu'avec ça tout va revenir dans l'ordre".
À moins de six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA