Le retard accumulé pour l'obtention de passeport congolais s'invite au Parlement : une question écrite adressée au ministre Lutundula

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Passeport congolais.

Les opérations de production et de délivrance des passeports biométriques congolais prennent assez de temps. Selon plusieurs requérants, l'obtention de cette pièce d'identité nationale devient un casse-tête. 

Cette situation est à la base de la question écrite déposée par le député nationale Josué Mufula au bureau de l'Assemblée nationale ce lundi 14 août, adressée au Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangeres Christophe Lutundula. 

Selon cet élu national, le retard accumulé dans la délivrance du passeport cause plusieurs préjudices à la population congolaise. 

"Je viens d’introduire une question écrite adressée au vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères concernant le retard constaté dans la livraison des passeports de voyage. Un retard pernicieux qui préjudicie aussi bien les compatriotes congolais du pays et ceux qui vivent à l’étranger. Il y a des malades qui succombent suite à ce retard pernicieux. Il y a des étudiants qui sont bloqués dans leurs démarches pour les études à l’étranger. Il y a également tous ces congolais qui connaissent beaucoup de problèmes", a-t-il déploré. 

La démarche de Josué Mufula se démarche sur base de l'article 138 de la Constitution de la RDC, et les articles 179 et 180 du règlement intérieur de la chambre basse du Parlement. Il estime que ce retard constaté n'incarne pas la volonté politique du chef de l'État Félix Tshisekedi. 

"Nous voudrions à ce que le VPM vienne édifier la réprésentation nationale quant à ce problème. Le président de la République avait exprimé sa volonté politique de pouvoir permettre aux congolais d’accéder à document important de voyage notamment par la réduction des frais et aussi par la promptitude. Mais la réalité, elle est tout autre au sein de ce service du ministère des Affaires étrangères", ajoute-t-il.

Si les mesures palliatives pour mettre fin à ce retard ne sont pas prises, l'élu de Goma promet une action parlementaire contraignante contre Christophe Lutundula. 

"Nous espérons que conformément à notre règlement intérieur, cette question sera transmise au VPM qui devra nous répondre à l’ouverture de la session parlementaire. S’il n’y a pas des réponses, nous allons passer à une action parlementaire contraignante", a-t-il conclu. 

Le nouveau prix du passeport biométrique a été fixé à l'équivalent en franc congolais de 99 USD, par un arrêté interministériel signé le 10 novembre 2020 par l'ancienne ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzenza, et l'ancien ministre des Finances, Sele Yalaghuli. Le même arrêté interministériel en vigueur avait fixé le délai d'attente pour la livraison du passeport biométrique à 7 jours pour les requérants se trouvant à Kinshasa ; à 14 jours pour ceux des provinces et à 28 jours pour ceux de l'extérieur du pays.

Sur terrain, c'est le contraire de cet arrêté qui est appliqué. Plusieurs frais supplémentaires accompagnent l'obtention du passeport notamment "la fiche de l'ANR".

Quid des frais annexes ?

Les « frais annexes » dans la facture finale du passeport congolais, est la grande inquiétude qui s’est toujours exprimée notamment par les requérants du passeport congolais. 

Dans une de ses déclarations, le député Claudel Lubaya avait interpellé le gouvernement de supprimer tous les frais annexes qui ne figurent pas sur l'arrêté interministériel.

« J’invite le gouvernement à user de tous les moyens en son pouvoir pour rendre effectif le nouveau tarif, en supprimant tous les frais superflus et indus qui n’apparaissent pas sur l’arrêté précité", avait réagi le député André Claudel Lubaya.

Pour ce dernier, il s’agit, notamment, d’une redevance obligatoire aux contours flous portant sur la délivrance d’une « fiche ANR », collectée sans quittance par les services de l’Agence nationale de renseignements. « Ni le parlement ni le gouvernement n’exercent de contrôle sur son opportunité, sur les mécanismes de sa collecte, de sa gestion ou sur l’affectation des fonds générés », avait déploré le député.

Ces frais annexes sont perçus jusqu'à ce jour. 

Jordan MAYENIKINI