C’est depuis Abidjan, capitale économique de la Cote d’Ivoire, que Moise Katumbi Chapwe a appris l’assassinat, ce jeudi 13 juillet, de son proche collaborateur au sein du parti Ensemble pour la République, Chérubin Okende. Sa première réaction est livrée sur les ondes de la Radio France Internationale (RFI).
M. Katumbi n’y va pas par quatre chemins. Il parle d’un “assassinat politique”.
« C’est triste, c’est un assassinat politique pour Chérubin qui était la voix du parti. Quand on ne contrôle plus rien dans le pays, on arrête mes conseillers, mes partenaires, on tue et on veut nous réduire au silence. Nous n’allons jamais accepter », a déclaré Moïse Katumbi.
Enquête indépendante
La presse présidentielle a, dans la foulée, annoncé que Félix Tshisekedi a « enjoint la Justice à faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble ». Mais pour M. Katumbi, son parti et lui ne feront plus confiance aux institutions de la République.
« Nous allons faire une enquête indépendante pour savoir la vérité. On ne fait plus confiance à nos institutions », a-t-il ajouté à RFI.
Séjour interrompu
A Abidjan, le leader d’Ensemble pour la République prend part à la 45ème assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football (CAF) en marge de laquelle sera effectué le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 dans la zone Afrique.
« J’interromps, je rentre. Chérubin est un frère, un homme honnête. Si la politique est de tuer, je suis très désolé (…). Je suis obligé de rentrer », a dit Katumbi,
Et d’ajouter :
« Ce qu’ils ont fait ne restera pas impuni. Il aurait été kidnappé devant la Cour constitutionnelle. Où est-ce que nous allons dans ce pays ? où est l’Etat des droits si on doit tuer quelqu’un s’il n’est pas d’accord avec la situation dans laquelle le pays fonctionne ? », s’interroge Katumbi.
La nouvelle est tombée dans l’avant-midi de ce jeudi 13 juillet. Chérubin Okende, ancien ministre des transports, a été retrouvé mort dans sa jeep abandonnée sur l’avenue Poids Lourds à Kinshasa. La veille, Ensemble pour la République avait dénoncé un « lâche enlèvement » intervenu « au parking de la Cour constitutionnelle ». Son corps, taché de sang, a finalement été extirpé de sa voiture par la police scientifique ce jeudi en présence des éléments de l’armée, puis acheminé à la morgue.
Japhet Toko