Perquisition chez Katumbi et Kalonda: l’opposition dénonce « une provocation qui ternit l’image de la RDC et qui risque de conduire le pays à son embrasement"

Moïse Katumbi
Moïse Katumbi. Ph. ACTUALITE.CD

La résidence de l’opposant Moïse Katumbi à Kinshasa et celle de son conseiller Salomon Idi Kalonda Della à Lubumbashi ont été perquisitionnées ce jeudi. Ce dernier est en détention depuis le 30 mai alors qu’il s’apprêtait à regagner Lubumbashi après deux manifestations politiques organisées dans la capitale congolaise. A en croire l’Etat-Major des renseignements militaires, Salomon Idi Kalonda Della détenait illégalement une arme à feu au cours d’une marche politique et serait en contact avec le M23 et le commandement militaire rwandais dans le but de renverser le pouvoir de Félix Tshisekedi.

Scène inhabituelle sur l’avenue Moero, à Lubumbashi. Des véhicules sans plaques d’immatriculation font irruption dès 9 heures du matin et bloquent certains accès de l’avenue.

La zone est quadrillée et la circulation perturbée. Des hommes en tenues militaires et d’autres en civil débarquent en trombe au domicile de Salomon Idi Kalonda Della. Sa femme et ses enfants ne sont pas là. La maison est fouillée de fond en comble pendant près de cinq heures. A Kinshasa, c’est la résidence de Moise Katumbi, située dans le quartier GB qui est visée. Ici aussi des agents en treillis et d’autres en civil participent à l’opération.

Selon Francis Kalombo, un des porte-paroles de Moïse Katumbi arrivé sur les lieux peu après le début de la perquisition, rien n’a été emporté. Mais le domicile de l’opposant a selon lui été systématique fouillé par les services des renseignements militaires.

Les avocats de Moïse Katumbi et de son bras droit ainsi que des membres de son parti dénoncent, je cite, « des perquisitions irrégulières » effectuées sans la présence des concernés ou encore de leurs conseils.

Il s’agit d’une instrumentalisation des services de l’État pour des fins politiques, dénonce Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général d’Ensemble pour la République: « Il s’agit d'un harcèlement qui ne vise qu’à museler l’opposition et voiler les insuffisances du pouvoir en place. Nous appelons le régime de Monsieur Félix Tshisekedi Tshilombo d’arrêter cette provocation qui ternit l’image de notre pays et risque de conduire notre pays à son embrasement »

Ces évènements se déroulent dans un contexte politique tendu. L’opposition a programmé en juin deux nouvelles manifestations dans la capitale congolaise.