La RDC a gagné une place dans le classement mondiale de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). Le pays se place désormais à la 124e position sur 180. Dans son rapport, RSF évoque particulièrement une situation générale marquée par l’activisme du M23 dans le Nord-Kivu où des médias ont été vandalisés et des journalistes contraints à fuir.
Eugène est journaliste à Rutshuru-centre, agglomération contrôlée par le M23. Son média a été vandalisé. Il a fui et s’est réfugié à Goma depuis octobre 2022.
Et c’est depuis Goma qu’il essaie de travailler, mais ce n’est pas facile.
« Ceux qui sont en dehors de la zone doivent, avant de traiter les questions relatives à la situation de Rutshuru, doivent songer à l’avenir de leurs dépendants. La liberté n’est pas totale pour les journalistes de cette zone en cette période ».
Selon les organisations locales, depuis octobre 2022, au moins 68 journalistes venant de 18 médias du territoire de Masisi et celui de Rutshuru sont arrivés à Goma.
Tuver Wundi est coordinateur de l’ONG Journaliste en danger (JED) au Nord-Kivu.
« Sur 18 radios touchées dans la zone, 10 ont commencé à ré émettre. Il y a des radios qui ne savent pas reprendre. Elles sont indexées comme radios noires dans la zone ».
Malgré cette situation, une dizaine de ces journalistes expriment la volonté de rentrer dans leurs milieux respectifs. Ce que déconseille, pour l’instant, le Général Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée.
« Dans ce milieu, l’Armée n’est pas là. Il y a là-bas les militaires de la force régionale, le M23 et leurs alliés. Cela ne nous engage pas parce que nous ne saurons pas les protéger. Le jour où on sera là, on pourra assurer leur protection ».
Entretemps, la corporation journalistique est toujours sans nouvelle du directeur de la radio Mikeno de Bunagana. Il est porté disparu depuis le 24 février.