Conflits ethniques à Kisangani : le Collectif des femmes dressent des recommandations à tous les niveaux

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Ce 03 mai, dans une déclaration commune, des organisations féminines de la société civile réunies au sein du Collectif des Femmes (COFE) dans la Province de la Tshopo, ont manifesté leur mécontentement au sujet de la résurgence des conflits entre Lengola – Mbole. Cette situation affecte sévèrement la périphérie de la ville de Kisangani, sur l'axe routier Kisangani - Opala.

« Nous sommes très préoccupées par les conséquences incommensurables découlant des affrontements armés, pour lesquels on compte d'innombrables pertes en vies humaines couplées à l'incendie de plusieurs biens: édifices privés et publics, champs et animaux domestiques, pour ne citer que ces faits », déplorent-elles. 

COFE souligne que dans ces différents affrontements, les femmes, les enfants et les personnes du troisième âge se retrouvent parmi ceux qui paient le lourd tribut. « Jusqu'au moment où nous couchons ces lignes, aucune prise en charge ou plan de contingence n'est opérationnel ».

A l'issue des échanges avec certains membres du bureau de l'Assemblée et du Gouvernement provincial, des leaders communautaires et quelques victimes de ces drames, soutenues par la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur « la femme, paix et sécurité» et  l'article 30 de la Constitution de la République Démocratique du Congo, le Collectif des Femmes de la province de la Tshopo recommandent :  

Aux Députés Nationaux et Sénateurs du caucus de la Tshopo, « d'interpeller le gouvernement central sur cette question ayant fait couler beaucoup de sang dans la province de la Tshopo: de contacter diverses institutions nationales et autres agences humanitaires spécialisées dans les secours d'urgences des populations en détresse ». 

A l'Assemblée Provinciale de la Tshopo, « d'interpeller le gouvernement provincial de la Tshopo sur cette question, d'exiger au gouvernement provincial, en toute urgence et sans délai, le plan de contingence pour voler au secours de ces communautés en détresse ». 

Au Gouvernement Provincial de la Tshopo, « d'asseoir l'autorité de l'Etat sur toute la province de la Tshopo, d'assurer la protection des personnes et de leurs biens, de prendre les dispositions utiles en vue de prévenir ce genre de conflits et d'intervenir efficacement en vivres et autres biens de premières nécessités, dans ces milieux en proie aux conflits armés, en vue de soulager un tant soit peu ces populations en détresse ».

Aux Cours et Tribunaux civiles et militaires, COFE recommande de « diligenter des enquêtes sur le terrain, en vue d'établir les responsabilités des uns et des autres, de déférer devant les juridictions compétentes, toute personne impliquée de loin comme de près, d'une manière ou d'une autre dans ces hostilités ». 

Aux leaders de ces deux communautés, « de prêcher pour la réconciliation et la cohabitation pacifique entre toutes les communautés, conformément à l'article 30 de la constitution de la RDC et de s'abstenir des discours incendiaires et divisionnistes, mais également de collaborer avec les institutions étatiques en vue d'asseoir l'autorité de l'Etat sur l'ensemble de la province de la Tshopo ». 

Et pour finir, COFE appelle les communautés locales, toutes tendances confondues à s'accepter mutuellement,  respecter les lois de la république, notamment l'article 30 de la constitution de la RDC, susmentionné. 

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Prisca Lokale