Lors d’une communication au cours de la plénière de ce jeudi 20 avril, le président de l’Assemblée nationale a abordé l’épineuse question de la proposition de loi sur la nationale déposée à son bureau et alignée dans le calendrier de la session de mars en cours. Il a tout d’abord fait allusion au dernier ballet diplomatique à son bureau en rapport avec cette initiative parlementaire.
“Les ambassadeurs sont venus voir les membres du bureau pour s'imprégner de ça, il s'agit de quoi? L'ancienne proposition vous l'avez rejetée, il s'agit de quoi, nous voulons des explications”, a-t-il relaté.
Mboso a fait savoir que le député Nsingi Pululu a été signifié précédemment du rejet de sa proposition “qui énerve la constitution”.
“Pour qu'une proposition de loi passe, elle va d'abord au bureau d'étude. Quand le bureau d'étude rejette on ne peut rien. Cette proposition avait déjà été rejetée et on avait signifié à l'auteur que votre proposition énerve la Constitution. Mais si un député s'entête à déposer encore sa proposition ça n'engage aucun membre du bureau, ça n'engage que lui”, a-t-il expliqué rejetant la responsabilité du bureau de l’Assemblée nationale soupçonné par certains de soutenir la démarche.
Mboso annonce que la proposition sera discutée si elle est alignée.
“Le jour où ça sera aligné, ça sera discuté, si ça n'énerve pas la Constitution et les autres lois, nous déciderons nous tous librement et souverainement”, a-t-il conclu.
La proposition dite aussi “Loi Tshiani” est désapprouvée par plusieurs organisations et personnalités socio-politiques du pays. La Nouvelle société civile congolaise, l’Association congolaise pour l’accès à la justice notamment, ont appelé les députés nationaux à rejeter cette proposition de loi qualifiée pour beaucoup de “ségrégationniste”. Elle est proposée par Noel Tshiani et portée par le député Nsingi Pululu.
Le Cardinal Fridolin Ambongo a aussi à plusieurs reprises rejeté cette proposition de loi.
“Dans un tel contexte, un projet de loi sur la congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu'il nous unit. Au lieu de nous focaliser sur l'examen d'une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays”, a-t-il signifié dans son homélie de la messe pascale.
La proposition vise à réserver exclusivement l’accès à la Présidence de la République à tout citoyen né de deux parents congolais. Les partisans de Moïse Katumbi (candidat déclaré à la présidentielle de 2023), né d’une mère congolaise et d’un père originaire de l’île grecque de Rhodes, pensent que c’est une manœuvre pour exclure leur champion.
Berith Yakitenge