Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu s’est opposé une nouvelle fois à la Proposition de loi modifiant et complétant la loi relative à la nationalité. Le texte initié par Noël Tshiani Muadiamvita, président du parti Force du changement, et porté par le député de la majorité Cerveau Pitshou Nsingi Pululu, limite l’accès à plusieurs postes dit de souveraineté aux seuls candidats nés de deux parents congolais.
« En ce moment singulier de l'histoire de notre pays, nous avons un urgent besoin des gestes et des lois qui nous rapprochent, plus que des actes et des dispositions qui nous dressent les uns contre les autres », a déclaré l’archevêque de Kinshasa.
Reçue et insérée dans le calendrier de la session parlementaire de mars 2023, la proposition de loi attend d’être programmée pour examen.
« J'interpelle la conscience et la responsabilité de tout un chacun pour que notre agir et nos décisions ne nous fragilisent pas de l'intérieur, ni ne nous affaiblissent au profit de l’ennemi », a ajouté le cardinal.
Dans un pays déchiré par plusieurs conflits communautaires, ce texte ne favoriserait pas la cohésion nationale, estime le prélat.
« Dans un tel contexte, un projet de loi sur la congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu'il nous unit. Au lieu de nous focaliser sur l'examen d'une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays ».
Le cardinal a également rappelé le message principal du Pape pendant son séjour kinois: « Aussi, il est temps que nous travaillions à réconcilier les coeurs des Fils et des Filles de notre pays, suivant le message du Saint-Père François lors de son mémorable voyage apostolique en RD Congo : Tous réconciliés en Jésus Christ ».