Proposition de loi sur la congolité: "Il y a beaucoup d'autres priorités sur lesquelles on pouvait bien réfléchir que de pouvoir s'attarder sur la loi Tshiani" (AFDC)

Photo d'illustration
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La proposition de loi sur la congolité alignée au calendrier des matières à traiter au cours de cette session à l’Assemblée nationale continue de faire réagir la classe socio-politique congolaise. A l’alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC), parti politique du président du Sénat, Bahati Lukwebo, l’on estime que cette proposition de loi n'est pas prioritaire au regard de la situation sociale, sécuritaire et économique désastreuse du pays qui nécessite une attention particulière. 

"L'AFDC sait que tout congolais a le droit et la liberté de réflexion, de pouvoir proposer une loi bonne soit-elle, mais du moins l'AFDC croit que la priorité est ailleurs. Nous sommes focalisés sur ce qui se passe à l'Est, le développement du pays,  l'accroissement des structures macro-économiques.  Je crois qu'il y a beaucoup d'autres priorités sur lesquelles ont pouvait bien réfléchir que de pouvoir s'attarder sur la loi Tshiani", a dit à ACTUALITE.CD, Bellarmin Byamungu, coordonnateur national des communicateurs de l'AFDC.

Et d'ajouter : " Pour nous l'AFDC, nous sommes dirigés par Modeste Bahati Lukwebo qui est de père et de mère et même des grands parents congolais, donc on n'a pas à s'inquiéter sur cette question. Mais si jamais la majorité au niveau du parlement vote pour cette loi, nous serons tenus à nous soumettre et si c'est le contraire nous allons aussi nous rabattre sur la décision de la majorité des élus".

Les députés nationaux ont adopté, moyennant amendements, le calendrier de la session parlementaire de mars 2023. Ce calendrier reprend la proposition de loi sur la congolité initiée par Noël Tshiani et portée par le député Nsingi Pululu. 

Cette proposition de loi vise à réserver exclusivement l’accès à la Présidence de la République à tout citoyen né de deux parents congolais. Les partisans de Moïse Katumbi (candidat déclaré à la présidentielle de 2023), né d’une mère congolaise et d’un père originaire de l’île grecque de Rhodes, pensent que c’est une manœuvre pour exclure Moïse Katumbi. L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ) craint aussi que cette réforme puisse menacer l'unité nationale maintes fois mise à l'épreuve par des frustrations réelles ou supposées. 

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Ivan Kasongo