L’appel du Pape François aux commanditaires des violences en RDC : « Faites taire les armes, mettez fin à la guerre » 

milicien avec Armes
Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

La situation sécuritaire préoccupante dans l’Est de la RDC est largement revenue dans le discours du Pape François, lors de son adresse aux victimes des conflits qui l’ont rencontré ce 1er février à la Nonciature. Après des séries de témoignages ahurissants, le Souverain pontife a tenu à adresser un message de réconfort et de soutien aux populations ainsi qu’un vibrant appel à la cessation des violences par leurs commanditaires.

« J'adresse un vibrant appel à toutes les personnes, à toutes les entités internes et externes qui tirent les ficelles de la guerre en République Démocratique du Congo, en la pillant, en la flagellant et en la déstabilisant. Vous vous enrichissez par l'exploitation illégale des biens de ce pays et le sacrifice cruel de victimes innocentes. Entendez le cri de leur sang, faites taire les armes, mettez fin à la guerre », a demandé le Pape François.

Il a appelé à éviter la haine qui, dit-il, engendre davantage de haine et la violence davantage de violence. Le Saint-Père a invité les Congolais à ne pas se laisser séduire par les personnes ou les groupes qui incitent à la violence au nom de Dieu. La haine ronge toujours le cœur de l'homme, appuie-t-il.

« Aimer son peuple, ce n'est pas nourrir de haine envers les autres. Au contraire, aimer son pays c'est refuser de se laisser entraîner par ceux qui incitent à recourir à la force. C'est un tragique mensonge : la haine et la violence, à plus forte raison pour ceux qui sont chrétiens, ne sont jamais acceptables, jamais justifiables, jamais tolérables », a insisté le Pape François.

Enlever la haine pour désarmer le cœur ne veut pas dire, précise le Pape, cesser de s'indigner devant le mal et ne pas le dénoncer, car ceci est un devoir. Cela ne signifie pas non plus l'impunité et l'annulation des atrocités, en allant comme si de rien n'était. 

Dans son premier discours au palais de la nation, mardi 31 janvier, le Pape François avait déjà ouvertement demandé aux prédateurs de retirer leurs mains de la RDC et de l'Afrique. C’est une autre voix, pas là moindre, qui s’élève en faveur de la RDC sur cette question des massacres, reste à observer si les lignes seront bougées.

Emmanuel Kuzamba