Depuis environ une semaine, des vidéos montrant des filles et des femmes fouettées par des personnes présentées comme des miliciens Malaika circulent sur les réseaux sociaux. Les faits se passent à Salamabila, dans le territoire de Kabambare (Maniema). Dans un communiqué publié le 24 janvier, la ministre du genre a exprimé son indignation avant d’appeler au déclenchement d’une action judiciaire.
« En effet, les jeunes femmes et jeunes filles sont victimes de bastonnade dans la localité de Salamabila, en territoire de Kabambare, province de Maniema pour avoir porté des pantalons et des mini-jupe », dit la ministre, évoquant en même temps, la situation d’une fille mineure placée dans un centre d'hébergement pour enfants en situation difficile de Muene-Ditu au Kasaï Oriental. Cette dernière est accusée de sorcellerie et torturée « par les personnes sensées la protéger ».
Gisèle Ndaya Luseba exprime non seulement sa tristesse et son indignation mais elle dénonce et condamne « avec la dernière énergie ces actes barbares d'une autre époque, qui portent atteinte aux droits humains et à ceux des femmes, garantis par les lois congolaises et par des traités et conventions internationaux que la République Démocratique du Congo a ratifiés ».
Ces actes de violences sont commis dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la campagne "Tolérance Zéro Immédiate" lancée par le Chef de l'Etat depuis juin 2021. Ainsi, la ministre du Genre, Famille et Enfant « demande aux ministères sectoriels concernés par ces situations d'activer les mécanismes de poursuite judiciaire à l'égard des auteurs de ces actes qui ne doivent pas restés impunis ».
Pour rappel, en attente du processus de désarmement, deux factions rivales de la milice Malaika avaient signé en juillet 2021 un acte d’engagement pour la promotion de la paix à Salamabila, zone secouée par les violences armées. Les deux factions rivales sont celles du chef de guerre Souverain et de Kabala qui se sont déjà affrontées à plusieurs reprises dans le territoire de Kabambare après la scission de la milice Malaika.
Le sud de la province du Maniema connaît, depuis 2016, un activisme des groupes armés avec la présence de plusieurs factions de la milice Malaïka. Ce groupe armé, constitué des populations autochtones, mènent des attaques, tueries et kidnapping. Ils protestent contre le non-respect du cahier de charge signé avec Namoya Mining, filiale de Groupe Banro Corporation, une société de droit canadien. La firme a annoncé en Juin 2020 avoir vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire.
Prisca Lokale