A Davos, Félix Tshisekedi dénonce l’hypocrisie des pays occidentaux 

Félix Tshisekedi
Félix Tshisekedi

Félix Tshisekedi participe au Forum économique mondial « Forum de Davos ». Mardi 17 janvier, il a participé au panel relatif aux « Infrastructures pour une économie de l'énergie propre ». Intervenant dans un panel, il s’est offusqué de l’attitude de certains pays occidentaux sur la lutte contre le réchauffement climatique et ses dégâts.

Il est revenu particulièrement sur le fait que les pays riches n’ont toujours pas tenu leur engagement d’une contribution financière à verser aux pays pauvres de l’ordre de 100 milliards de dollars par an pour la baisse des émissions et l’adaptation.

« Il faut regarder cela sur un plan réaliste. L’Afrique est le continent qui émet le moins de CO2. Depuis la COP21, les pays qui produisent le plus s’étaient engagés à verser des compensations pour les pays africains qui subissent les conséquences ». 

Il a parlé d’hypocrisie: « Comble d’hypocrisie, au moment où nous voulons exploiter nos propres énergies fossiles, on nous fait des procès d’intention alors que pour le moment nous avons besoin d' aller vers le développement. Si tout le monde tient à sa parole et aux engagements, je crois que cet argent nous permettra de faire avancer au plus vite la technologie ». 

Félix Tshisekedi a également évoqué les potentialités de son pays: « En RDC, nous avons plus de 700 sites sur lesquels nous pouvons développer de l’hydroélectricité. Nous avons le grand projet Inga qui peut aller jusqu’à 60 giga watts. Nous avons des potentialités, mais nous manquons de capitaux. Si les engagements pris à travers les COP passées étaient respectés, je crois que nous pourrons aller plus vite vers cette transition énergétique et abandonner petit à petit les énergies fossiles (…). Ce n’est pas possible d’arrêter maintenant. Il ne faut pas se leurrer. Je crois que c’est une question encore de quelques années ».

Cependant, selon un rapport du Global Center on Adaptation (GCA), en 2019 et 2020, une somme estimée à 11,4 milliards de dollars aurait été allouée au financement de l’adaptation climatique en Afrique, dont plus de 97 % proviennent d’acteurs publics et moins de 3 % d’acteurs du secteur privé. Cette somme est largement inférieure aux 52,7 milliards de dollars par an d’ici 2030 estimés nécessaires pour les pays africains.

En clair, le financement cumulé de l’adaptation prévu avant 2030 représentera moins d’un quart des besoins estimés par les pays africains dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).

Pour le contexte, les forêts du bassin du Congo couvrent une superficie de 268 millions d'hectares dont 155 millions en RDC soit environ 62% de cette superficie, pour un stock de Carbone aujourd'hui estimé à 24 giga tonnes. À cela s’ajoutent les tourbières avec un stock de 30 giga tonnes de carbone ainsi qu'un potentiel hydroélectrique estimé à 150 giga Watts et le gisement des métaux stratégiques Cobalt, Lithium, Cuivre, Manganèse faisant de notre pays un acteur incontournable de la transition énergétique globale.